Un député du Nord propose de créer une "immunité ouvrière", proche de ce qu'avait déclaré Philippe Poutou
4 avril dernier. Sur le plateau commun de BFMTV et de CNews, les 11 candidats à la présidentielle débattent ensemble avec un temps de parole égal. L'occasion rêvée (et unique d'ailleurs) pour les "petits candidats" de se faire connaître et, à défaut de pouvoir rentrer dans le détail de leur programme (chacun n'ayant parlé qu'une quinzaine de minutes), d'envoyer quelques réparties bien senties.
Et c'est Philippe Poutou, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui a incontestablement marqué le débat. Invectivant François Fillon et Marine Le Pen pour les affaires les concernant, le candidat employé à l'usine Ford de Bordeaux s'est lancé dans une déclaration qui aura marqué la campagne: "Le FN qui se dit antisystème, ne s'emmerde pas du tout, se protège avec les lois du système, l'immunité parlementaire, pour ne pas se rendre aux convocations policières (…) Nous quand on est convoqué par la police, on n'a pas d'immunité ouvrière, désolé, on y va".
Il faut croire que le député communiste de la 16e circonscription du Nord Jean-Jacques Candelier a pris le candidat au mot. Le 27 avril 2017 a été enregistrée une proposition de résolution tendant à créer une commission d'enquête pour étudier la possible création d'une "immunité ouvrière". L'article unique de la résolution propose la disposition suivante: "En application des articles 137 et suivants du Règlement, il est créé une commission d’enquête de trente membres visant à réfléchir aux conditions de la mise en place d’une +immunité ouvrière+".
L'élu s'explique longuement sur sa volonté, estimant notamment que "la mise en place de cette mesure permettrait donc de protéger les syndicalistes en leur permettant d’assurer pleinement leurs pouvoirs de représentation, y compris d’action revendicative au service de l’intérêt général".
Reste à savoir maintenant s'il sera donné une suite favorable à cette résolution parlementaire, notamment par la nouvelle assemblée qui sera élue en juin. D'autant que Jean-Jacques Candelier, âgé de 72 ans, ne sera pas candidat.
Philippe Poutou, quand à lui, s'il a marqué la campagne de son ton iconoclaste et offensif, n'a récolté que 1,09% des suffrages.
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