Une affiche de la CGT dénoncée par les policiers et Cazeneuve
Le syndicat Info'com de la CGT (salariés de l'information et de la communication), a publié le 16 avril sur son site internet une affiche téléchargeable montrant une matraque et un insigne de CRS, près d'une flaque de sang, titrée: "la police doit protéger les citoyens et non les frapper".
Pour le syndicat, "on ne compte pas les excès de la police qui veut mater les jeunes, qu'ils soient étudiants ou lycéens", en référence aux violences policières dénoncées par certains d'entre eux, dans le cadre de manifestations comme de la vie quotidienne.
Ce visuel met "gravement en cause la police nationale", a jugé lundi soir Bernard Cazeneuve dans une lettre ouverte au secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dénonçant la "violence" d'une campagne "choquante".
Le ministre, qui rappelle que plus de 18.000 policiers et gendarmes ont été blessés en 2015 et que 8 ont perdu la vie, assure que les forces de l'ordre sont "soumises à un contrôle étroit et exigeant" et il appelle à "protéger, plutôt que de chercher à détruire" le "lien de confiance entre la population" et les forces de sécurité.
Plus tôt dans la journée, deux syndicats d'officiers de police avaient déjà protesté contre cette affiche dans des communiqués séparés.
Pour le SCSI-CFDT (majoritaire chez les officiers de police), c'est une "affiche de la honte". "C'est faire injure aux milliers de policiers et gendarmes blessés ou tués dans l'exercice de leur fonction", a-t-il écrit, ajoutant se réserver le "droit de porter plainte".
Synergie (second syndicat) a évoqué un "appel abject à la haine" et à la "violence" contre les forces de l'ordre. Il a demandé au ministère de l'Intérieur de "déposer plainte contre cette campagne calomnieuse".
Les tensions entre manifestants et policiers sont récurrentes depuis le début du mouvement contre le projet de loi travail, dans lequel les lycéens sont en première ligne, et plusieurs incidents ont eu lieu ces derniers jours dans des lycées d'Ile-de-France, occasionnant plusieurs dizaines d'interpellations.
Un policier mis en cause dans une vidéo largement diffusée où on le voit frapper un lycéen à Paris en marge de manifestations contre le projet de loi travail, le 24 mars, doit être jugé en mai pour violences volontaires.
Le parquet de Paris a ouvert mi-décembre une enquête préliminaire après la plainte déposée par dix-huit adolescents qui accusent des policiers du commissariat du XIIe arrondissement de violences, agressions sexuelles et insultes racistes à leur encontre. Les rapports entre policiers et jeunes sont notamment conflictuels dans les quartiers sensibles, où la police est souvent vue comme une force hostile.
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