Vélib', berges, pub : les coups durs volent en escadrille pour Hidalgo

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Par Fabienne FAUR - Paris (AFP)
Publié le 22 février 2018 - 15:33
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Anna Hidalgo pose sur fond de nouveaux vélos électrique à Paris, le 10 décembre 2017
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© LOIC VENANCE / AFP
Anna Hidalgo pose sur fond de nouveaux vélos électrique à Paris, le 10 décembre 2017
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Un Vélib' qui déraille, un marché publicitaire et ses 40 millions d'euros envolés et maintenant des berges rendues aux voitures: les coups durs volent en escadrille pour la maire PS de Paris Anne Hidalgo, peut-être affaiblie mais toujours "déterminée".

"Propreté, affichage, Vélib', Grande roue, marché de Noël, et maintenant voies sur berges. Je ne sais pas si, comme le disait Jacques Chirac, les emm...ments volent en escadrille, mais pour Anne Hidalgo ... c'est la Patrouille de France !", twittait mercredi soir Eric Azière, président du groupe UDI-MoDem au Conseil de Paris.

Le propos est autant virulent que moqueur mais résume la série de couacs que vient de vivre ces dernières semaines la maire de Paris.

Avec en point d'orgue l'annulation mercredi par le tribunal administratif d'une mesure que Mme Hidalgo défend bec et ongles depuis deux ans contre une opposition tenace: le retour aux piétons et cyclistes de "l'autoroute urbaine" qu'était la voie Georges-Pompidou sur la rive droite de la Seine au centre de Paris.

Depuis mercredi soir, l'opposition municipale fustige "un passage en force permanent" (LR), une "accumulation d'incompétences" (UDI-MoDem) une "incurie juridique" (PPCI, pro-Macron ex-LR).

La Région Ile-de-France de la LR Valérie Pécresse, plus mesurée, évoque des "conséquences négatives (...) considérablement sous-estimées" avant la piétonnisation des voies sur berge, et propose une concertation.

Et chacun de rappeler les couacs : le système de vélo en partage Vélib', fierté de Paris depuis plus de 10 ans et qui ne compte actuellement qu'un quart des stations promises depuis son passage au 1er janvier au nouvel opérateur Smovengo; 40 millions d'euros de recettes envolés le 5 février avec l'annulation par la justice d'un marché publicitaire de la Ville avec JCDecaux.

Fin décembre, c'était la Chambre régionale des comptes qui pointait les "irrégularités" dans les transactions sur les marchés de Noël et autre Grande Roue foraine.

- Des difficultés "provisoires" -

La maire vient en outre d'être accusée de refuser "par idéologie" une sépulture à l'écrivain royaliste Michel Déon, de flirter avec l'impérialisme en acceptant une statue de l'Américain Jeff Koons, sans compter les polémiques récurrentes sur la propreté, les rats, les places de stationnement, etc.

"Ce sont des difficultés qui doivent être provisoires", rétorque à l'AFP le sénateur Rémi Féraud, qui préside le groupe PS au Conseil de Paris, dont l'effet de "compilation donne une image fausse de l'action parisienne". "Il y a une judiciarisation de plus en plus importante de toutes les décisions publiques, mais la part des décisions annulées reste extrêmement faible", dit-il.

En revanche, "depuis mercredi soir, des milliers de Parisiens manifestent leur inquiétude que la voie sur berge puisse redevenir une autoroute. Anne Hidalgo est depuis le début très combative dans la lutte contre la pollution et le restera", forte de ce soutien, ajoute-t-il.

La maire de Paris, entourée mercredi soir de son équipe pour annoncer une procédure d'appel, a d'ailleurs rappelé qu'ils étaient "déterminés, comme au premier jour de notre mandat, à faire de Paris une ville plus respirable".

En dénonçant au passage l'action de la droite parisienne et régionale contre la piétonnisation: "pour elle, la circulation automobile est prioritaire sur la santé publique. Pour elle, une autoroute urbaine vaut mieux qu’un parc en cœur de ville", a lancé la maire.

Reste que tout ceci "affaiblit" Mme Hidalgo, estime le président de l'Institut Elabe, Bernard Sananes, qui pointe une forte baisse, depuis mai 2017, de la popularité de la maire de Paris, mesurée à l'échelle nationale comme régionale, chez les sympathisants de gauche ou non.

Des décisions environnementales perçues comme "dogmatiques" par les Français, une "ligne pas claire" pour les sympathisants de gauche, peuvent l'expliquer, selon lui. "Son affaiblissement semble réel. Cela ouvre le jeu pour les prochaines municipales".

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