Alep : un cessez-le-feu illusoire... les bombardements redoublent de violence
Des milliers de civils syriens, bloqués à Alep, affamés, assiégés, pensaient pouvoir être évacués dans la nuit du mardi 13 à ce mercredi 14. Mais les bombardements ont repris très tôt dans la deuxième ville de Syrie, malgré la promesse de cessez-le-feu. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, au moins 14 obus ont été tirés sur la dernière zone rebelle d'Alep. De violents tirs d'artillerie du régime ont également été entendus.
La Russie, allié de Bachar al-Assad, président syrien, a assuré répondre aux provocations des rebelles, accusés d'avoir repris les hostilités. De son côté, la Turquie a rejeté la faute sur l'armée syrienne et les troupes alliées. L'accord, qui avait été conclu sous la houlette de la Russie et de la Turquie, devait entrer en vigueur à 3h du matin ce mercredi.
Les rebelles avaient conquis l'est d'Alep en 2012. Depuis, c'était leur principal bastion en Syrie et un véritable symbole de la révolution. La chute des derniers quartiers tenus par les insurgés sera la victoire la plus importante pour le pouvoir depuis le début de la guerre en 2011.
Mais dans cette "victoire", les civils paient le prix fort... Lundi 12, l'ONU a imputé la mort "d'au moins 82 civils" aux forces pro-Assad. Le bilan pourrait être bien plus lourd tant les témoignages des habitants sont terrifiants. Depuis le début du conflit, des milliers de Syriens sont morts à Alep et suite à la nouvelle offensive du régime le 15 novembre, plus de 130.000 ont fui les bombardements.
Ce mercredi matin, à 5h, dans le réduit rebelle à Alep, et notamment dans le quartier d'al-Machad, des civils, hagards, étaient encore dans la rue avec leurs derniers biens, tentant de fuir à pieds, attendant l'évacuation promise, en vain. Beaucoup avaient passé la nuit dans la rue, les enfants, frigorifiés, tentant de dormir à même les trottoirs. Les bus prévus pour l'évacuation stationnaient.
#Syrie Le conflit ne s’arrête avec la chute d'#Alep. Beaucoup d’exactions également dans le gouvernorat d’#Idlib https://t.co/TUCfeV7rGQ
— Médecins du Monde (@MdM_France) 13 décembre 2016
Le drame humanitaire continue donc à Alep. Et s'aggrave même. Selon différents témoignages, parus notamment sur les réseaux sociaux, les forces de Bachar al-Assad se livreraient à des exactions, brûlant vifs des civils, en exécutant d'autres à l'arme blanche, femmes et enfants compris. "J'espère que vous pourrez faire quelque chose pour les habitants d'Alep, ma fille, tous les enfants, j'espère que vous pourrez faire quelque chose pour arrêter les massacres" a témoigné Abdulkafi Alhamdo, professeur et activiste à Alep.
(Voir ci-dessous le témoignage d'Abdulkafi Alhamdo, professeur à Alep)
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