Amal Clooney : l'avocate dit avoir été menacée d'arrestation en Egypte
Quelques jours après que la justice égyptienne a ordonné un nouveau procès pour les trois journalistes d'Al-Jazeera emprisonnés au Caire depuis un an, Amal Clooney, avocate de l'un d'eux, Mohammed Fadel Fahmy, s'est exprimée dans le quotidien britannique The Guardian. Pour l'épouse de George Clooney, son client est victime d'un système judiciaire plus que douteux. Et la jeune femme de raconter avoir elle-même été menacée d'arrestation par les autorités égyptiennes pour avoir osé suggérer que la justice du pays gagnerait à plus d'indépendance.
L'histoire a eu lieu en février dernier, bien avant qu'Amal Alamuddin ne s'occupe du cas de Mohammed Fadel Fahmy. A cette époque elle rédigeait un rapport pour le compte de l'Association internationale du barreau. Elle y expliquait notamment qu'en Egypte les membres du ministère de la Justice ont tous les pouvoirs concernant la nomination des juges indépendants. "Au moment de publier le rapport, ils ont commencé par nous interdire de le faire au Caire. Ils ont demandé: +Est-ce que le rapport critique l'armée, la justice ou le gouvernement?+ Nous avons répondu: +Oui+. +Dans ce cas, vous risquez d'être arrêtés+, ont-ils dit alors", a expliqué la jeune femme au Guardian.
Jeudi 1er janvier, la Cour de cassation égyptienne a accepté l'appel de la condamnation à sept à dix ans de prisons des journalistes Mohamed Fadel Fahmy (Egypto-Canadien), Peter Greste (Australien) et Baher Mohamed (Egyptien). Toutefois, les trois hommes, accusés d'avoir diffusé de"fausses nouvelles" en soutien aux Frères musulmans de Mohamed Morsi, le président islamiste destitué par l'armée en juillet 2013, resteront en prison jusqu'au nouveau procès. Cette annonce a provoqué un tollé dans la communauté internationale qui espérait la libération sous caution des reporters.
Concernant le nouveau procès, Amal Clooney se montre très pessimiste: "si le principe est qu'il y a eu des erreurs mais que le nouveau procès reposera sur les mêmes bases que le premier, cela ne signifiera pas grand-chose", estime-t-elle. Son seul espoir réside donc dans la possibilité d'une expulsion du pays de son client.
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