Attentat à Bangkok : le "principal suspect" a été arrêté
Deux semaines après l'attentat qui a fait vingt morts et des centaines de blessés à Bangkok, la police thaïlandaise aurait-elle mis la main sur le responsable? Le "principal suspect" a été interpellé ce mardi dans l’enquête sur l’attentat du temple Erawan du 17 août. L’homme, qui ressemblerait à celui qui portait un tee-shirt jaune le jour du drame, soupçonné d’avoir déposé la bombe, a été arrêté au poste-frontière de Sa Kaeo, a annoncé la police. Peu après l’attentat, cette dernière avait publié portrait-robot du poseur de bombe présumé, réalisé à partir d’images de télésurveillance.
La nationalité du suspect n’a pas encore pu être établie, a déclaré le porte-parole de la police thaïlandaise, précisant toutefois que l’individu s’exprimait en anglais et qu’il était interrogé par la sécurité militaire. Dans le même temps, la télévision Thai Rath a diffusé un court reportage où l’on voit l’homme arrêté entouré de soldats, la tête penchée, les yeux dissimulés par des lunettes de soleil et la tête recouverte d’une casquette de base-ball noire.
D’autres médias thaïlandais ont quant à eux diffusé la photo d’un passeport qu’ils assurent être celui du suspect: un document chinois au nom d'un certain Mieraili Yussufu, né en octobre 1989 au Xinjiang, une province située à l’ouest de la République populaire de Chine et berceau de la population ouïgoure, une minorité turcophone et musulmane réprimée par le régime de Pékin.
Si la nationalité du suspect se confirmait, cela appuierait l’hypothèse selon laquelle les responsables de l’attentat seraient des Ouïgours, dont une centaine de membres ont été renvoyés en juillet en Chine par la junte au pouvoir en Thaïlande. Cette décision avait alors provoqué l’indignation de la Turquie et le saccage du consulat de Thaïlande à Istanbul.
La police a par ailleurs également diffusé ce mardi les photos de trois autres suspects, contre lesquels des mandats ont été lancés pour "possession illégale d’explosifs". L’un des deux est Turc tandis que l’autre pourrait bien être un Ouïgour de nationalité chinoise. La nationalité du troisième n’a pas été précisée.
Samedi 29 août, un premier suspect âgé d’une trentaine d’années et porteur d’un passeport turc à l’authenticité douteuse avait déjà été arrêté dans un quartier de Bangkok où vivent de nombreux musulmans. En fin de semaine, les autorités avaient également lancé un mandat d’arrêt contre une femme suspectée d’avoir participé à l’attentat, Wanna Suansan, une Thaïlandaise de 26 ans de religion musulmane, les autorités ayant retrouvé dans un appartement loué à son nom à Bangkok du matériel servant à assembler un engin explosif.
Apprenant qu’elle était recherchée, la jeune femme, originaire de la province de Phang Nga, au sud de la Thaïlande et où vit une importante communauté musulmane, assure pourtant vivre en Turquie et ne pas être retournée dans son appartement depuis des mois. Elle affirme par ailleurs sous-louer le logement à un ami de son mari.
Jusque-là, la junte militaire tentait de minimiser la responsabilité d’un groupe terroriste international, redoutant qu’on lui reproche une nouvelle fois d’avoir expulsé les Ouïgours. Elle avait alors mis en avant d’autres pistes, notamment celle d’un gang de trafiquants de faux passeports.
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