Des militaires chinois auraient collaboré avec le laboratoire P4, soupçonné d'être à l'origine du virus
Le 3 mai 2021, The Epoch Times écrivait : « Le régime chinois a déclaré que son institut controversé de virologie n’avait aucune relation avec l’armée, cependant l’institut a travaillé avec des dirigeants militaires sur un projet parrainé par le gouvernement pendant près d’une décennie. »
D’après l’article, l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) a participé à un projet parrainé par la National Natural Science Foundation of China (NSFC), une institution de recherche scientifique financée par le régime, de 2012 à 2018. Le projet était composé d’une équipe de cinq experts militaires et civils, qui ont mené des recherches dans le laboratoire WIV, des laboratoires militaires et d’autres laboratoires civils menant à « la découverte d’agents pathogènes animaux (agents biologiques qui causent des maladies) chez les animaux sauvages ».
Le WIV est situé dans le centre de la ville de Wuhan en Chine, le point zéro de la pandémie COVID-19. En tant qu’institution de virologie avancée, le WIV possède le seul laboratoire P4, le laboratoire de biosécurité le plus élevé en Chine, et le plus grand dépôt de coronavirus de chauves-souris en Asie. Le génome du virus du PCC (Parti communiste chinois), communément appelé nouveau coronavirus, est à « 96% identique à celui d’un coronavirus de chauve-souris », déclarent des chercheurs chinois dans un article de recherche publié en février 2020.
Ces derniers mois, le ministère chinois des Affaires étrangères et Shi Zhengli, la virologue du WIV surnommée « Bat Woman » pour ses recherches sur les coronavirus originaires des chauve-souris, a nié l'existence d'un lien entre le WIV et l’armée, et a déclaré qu’aucun chercheur du WIV n’ont été infectés par le COVID-19.
Toutefois, selon une enquête menée par le département d’État américain, « plusieurs chercheurs à l’intérieur du WIV sont tombés malades à l’automne 2019, avant le premier cas identifié de l’épidémie, avec des symptômes compatibles avec la covid-19 et des maladies saisonnières courantes. »
« Le WIV s’est engagé dans des recherches classifiées, y compris des expériences de laboratoire sur des animaux, pour le compte de l’armée chinoise depuis au moins 2017 », indique une fiche d’information du département d’Etat.
Cependant, Shi a nié que le WIV se soit engagé dans la recherche avec l’armée chinoise. « Je ne connais aucun travail militaire au WIV. Cette information est incorrecte », a déclaré Shi lors d’un webinaire public le 23 mars. Shi n’a pas mentionné que le WIV a été utilisé par une équipe médicale militaire chinoise au début de 2020, pour développer des vaccins COVID-19.
Elle déclare au magazine Science en juillet 2020 qu’il n’y a pas eu de fuites d’agents pathogènes ou d’infections du personnel.
Fin mars, les médias chinois d’outre-mer ont rapporté que trois membres du personnel de WIV avaient commencé à avoir des symptômes similaires à ceux du covid-19 dès novembre 2019. Peu de temps après, le média d’État chinois, China News, a rapporté que les nouvelles étaient basées sur des rumeurs.
Coopération militaire et civile
La NSFC a publié le 1er février 2018 sur son site Web les résultats des recherches sur les agents pathogènes animaux. Elle a également déclaré que le projet « a identifié plus de 1 640 types de nouveaux virus en utilisant la technologie de la métagénomique », et que la recherche a été effectuée par une équipe civile et militaire.
Cao Wuchun, 58 ans, membre de l’équipe militaire du projet, est colonel et épidémiologiste de haut niveau dans l’armée chinoise. Chercheur à l’Académie des sciences médicales militaires depuis septembre 2017, il y travaille depuis 21 ans. Il a été directeur de l’académie de 2007 à 2017, selon son CV officiel. Cao a servi dans l’équipe en tant que commandant second du major-général Chen Wei, le plus grand expert chinois en guerre biologique.
Le 26 janvier 2020, Cao accompagne Chen à Wuhan et prend le commandement du WIV. Les médias d’État chinois ont rapporté, à l’époque, que l’objectif principal de la prise de contrôle militaire était de mettre au point un vaccin contre le virus du PCC.
Cao a également co-dirigé le projet NSFC avec Shi (le virologue wiv), et l’équipe Chen-Cao avait repris le WIV lorsque la pandémie covid-19 a éclaté à Wuhan.
Les trois autres chefs d’équipe du projet NSFC étaient Liang Guodong, Zhang Yongzhen et Xu Jianguo, chercheurs du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Xu, 69 ans, est directeur du laboratoire clé des CDC pour la prévention et le contrôle des maladies transmissibles, chercheur à l’Académie chinoise d’ingénierie et directeur de l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Nankai. Le curriculum vitae de Xu indique qu’il a reçu un financement de 987 820$ de la NSFC pour le projet.
En tant que l’un des meilleurs spécialistes chinois du virus, Xu s’est rendu à Wuhan pour servir de chef d’équipe au début de 2020. Le 14 janvier 2020, Xu a déclaré au magazine chinois Science : "Les 763 contacts étroits ne sont pas infectés. La pandémie n’est pas grave, et elle pourrait cesser la semaine prochaine s’il n’y a plus de nouvelle infection".
Dans les faits, les habitants de Wuhan ont commencé à se ruer vers les hôpitaux avec des symptômes de pneumonie à partir du début de janvier 2020, mais le régime n'a reconnu la transmission du virus chez l’homme qu'à partir du 20 janvier 2020. Les annonces tardives n’ont pas incité les gens à remettre leurs voyages, et cela a permis au virus de se propager partout dans le monde à partir de Wuhan.
La femme « chauve-souris »
Shi, 56 ans, dirige le Center for Emerging Infectious Diseases au WIV. En 2000, elle a obtenu son doctorat en virologie à l’Université de Montpellier II en France, après y avoir étudié pendant quatre ans.
Shi a commencé à étudier les coronavirus lorsque la Chine a souffert de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2002 et 2003.
Les autorités de Pékin ont déclaré que le virus du SRAS a été transmis des civettes (un animal mangeur de viande) à l’homme dans la province du Guangdong, dans le sud de la Chine, en novembre 2002, et s’est propagé à d’autres villes chinoises et à Hong Kong voisine parce que le régime n’a pas permis aux gens de discuter de cette maladie infectieuse au cours des deux premiers mois. Le SRAS a finalement tué au moins 774 personnes et infecté 8 096 personnes de 31 pays.
La télévision publique chinoise CCTV a rapporté le 29 décembre 2017 que Shi et son équipe ne croyaient pas que les civettes étaient les hôtes naturels du SRAS et n’étaient que l’hôte intermédiaire. Ils ont commencé à enquêter sur les chauves-souris de différentes régions chinoises en 2004.
En 2011, l’équipe de Shi a détecté un virus de la SRAS chez des chauves-souris vivant dans une grotte de la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine. Ils ont ensuite nommé ce virus « WIV1 » et ont mené d’autres études. CCTV n’a pas rapporté les détails du virus, mais a déclaré que l’équipe de Shi a continué à obtenir des échantillons de la même grotte pendant cinq ans.
Depuis 2015, l’équipe de Shi publie ses résultats dans des magazines internationaux, dont Virologica Sinica, Nature et Lancet.
Quelques semaines après que le régime chinois a annoncé publiquement l’épidémie covid-19, Shi et son équipe ont publié un article dans Nature, reliant COVID-19 aux chauves-souris.
L’équipe de Shi a découvert le coronavirus de chauve-souris dans celles qu’ils avaient recueillies dans une mine de cuivre abandonnée dans le canton de Tongguan, comté de Mojiang dans la province du Yunnan. Les chercheurs du WIV avaient visité la mine pendant plusieurs jours, alors même que six travailleurs avaient été infectés lorsqu’ils y travaillaient.
Le 15 juillet 2020, le virologue Jonathan Latham et la biologiste moléculaire Allison Wilson d’Ithaca, dans l’État de New York, ont co-publié un article dans Independent Science News après avoir traduit une thèse de maîtrise de 66 pages de Li Xu, un médecin chinois qui a soigné les mineurs et envoyé leurs échantillons de tissus au WIV pour analyse.
La thèse de Li a été soumise en mai 2013. Il a écrit que six mineurs avaient retiré les excréments de chauve-souris d’une mine en avril 2012. Après y avoir travaillé pendant 14 jours, tous les travailleurs se sont sentis malades avec des symptômes graves, tels qu’une forte fièvre, une toux sèche et des membres endoloris.
Finalement, trois des mineurs sont morts. Leurs échantillons ont été envoyés au WIV pour une enquête plus approfondie.
La thèse initiale défendue par le Pr Montagnier, qui a tout d'abord été décriée dans les médias, paraît se confirmer jour après jour. Rappelons que le Pr Montagnier, prix Nobel de médecine, avait déclaré en mai 2020 que le virus avait une origine humaine après ses travaux avec le mathématicien Jean-Claude Perez. Par la suite le Pr Tritto a publié un livre à ce sujet "La chimère", avant que le Pr Steven Quay n'établisse dans une analyse bayesienne de l'origine humaine du virus à 99,7%.
L'origine humaine du virus semble de plus en plus faire son chemin dans les médias traditionnels comme le Figaro, ce qui donnerait ainsi raison aux analystes qui se sont penchés sur cette question depuis plus d'un an mais qui ont pendant longtemps été traités de complotistes, ou accusés de soutenir des thèses farfelues.
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