Diplomatie : le Premier ministre japonais Shinzô Abe rencontre Barack Obama à Pearl Harbor, 75 ans après l'attaque
Derrière les échanges feutrés de la diplomatie, la rencontre restera un symbole marquant pour les deux pays: ce mardi 27 septembre, le Premier ministre japonais Shinzô Abe se rend sur le site de Pearl Harbor à Hawaï pour y rencontrer le président américain Barack Obama. C’est la première fois qu’un dirigeant japonais fait un tel déplacement, 75 ans après l’attaque de l’aviation nippone qui a tué 2.400 militaires et civils américains, et précipité les Etats-Unis dans la Seconde guerre mondiale.
La visite s’inscrit dans le cadre d’un déplacement officiel de deux jours, débuté lundi, de Shinzô Abe qui a également été le premier dirigeant étranger à rencontrer Donald Trump, dans la foulée de son élection en novembre. Le signe d’une relation diplomatique au beau fixe entre Washington et Tokyo? Oui… mais avec des craintes pour le futur. Les deux pays restent en effet de proches alliés. Environ 54.000 militaires américains sont toujours stationnés dans l’archipel, dans des bases dont Tokyo finance une partie des coûts. Et le gouvernement en place défend fermement la présence américaine dans les pays malgré les protestations émanant des populations locales, notamment à Okinawa où est situé la moitié du contingent étranger. Mais le Japon n’est pas certain de pouvoir continuer de bénéficier de la bonne relation avec les Etats-Unis, face aux tentations isolationnistes de Donald Trump. Shinzô Abe avait d’ailleurs reçu les 15 et 16 décembre Vladimir Poutine au Japon pour essayer d’amorcer une réchauffement diplomatique avec Moscou.
Les autorités japonaises ont cependant prévenu: si cette rencontre représente certes un moment fort, il ne sera pas question d’un changement de position sur le contentieux historique entre les deux pays suite à l’attaque du 7 décembre 1941. Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, avait d’ailleurs annoncé la couleur: "Le but de la visite est de commémorer les victimes de la guerre, pas de s’excuser". Un réchauffement sans déclaration de repentance qui rappelle d’ailleurs la visite de Barack Obama en mai 2016 à Hiroshima où l’hommage aux victimes de l’arme nucléaire –le président américain ayant même pris dans ses bras un survivant du feu atomique– n’avait cependant débouché sur aucune excuse officielle.
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