Elections présidentielles et législatives en Centrafrique
Mettre fin à trois années de violences communautaires et religieuses sur fond de guerre civile. Voilà l'objectif de l'élection présidentielle et législative qui se déroule ce mercredi 30 en République centrafricaine. Deux millions d'électeurs sont appelés aux urnes à choisir un président et 140 députés.
Pour la magistrature suprême, 30 candidats ont été sélectionnés parmi lesquels figurent les anciens Premiers ministres Anicet-Georges Dologuélé (1999-2001), soutenu par le parti de l'ex-président François Bozizé, et Martin Ziguélé (2001-2003). Ce dernier a reçu mardi 29 un soutien de poids avec le ralliement à sa cause d'une grande partie des milices chrétiennes "anti-balaka".
Les membres ou anciens membres du gouvernement de transition, au premier rang desquels la présidente intérimaire Catherine Samba-Panza, en place depuis 2014, n'ont pas été autorisés à se présenter. Les anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia ont été également exclu du scrutin. Le renversement du président François Bozizé, en mars 2013, par la rébellion à dominante musulmane Séléka de Michel Djotodia, a précipité le pays dans un cycle de violences intercommunautaires qui a culminé fin 2013 par des massacres et le déplacement de centaines de milliers de personnes, plongeant ce pays pauvre d'Afrique centrale dans une profonde crise.
Djotodia avait finalement été contraint à la démission en 2014 suite intervention militaire internationale sous la conduite de la France (opération Sangaris), ancienne puissance coloniale.
A Bangui, la sécurité a été renforcée en cette journée électorale. Les casques bleus patrouillent en ville et se postent à l’entrée des centres de vote. Les militaires de l’opération Sangaris sont également visibles, tout comme d’ailleurs les forces de défense et de sécurité centrafricaines. En effet, le spectre du référendum du 13 décembre dernier plane sur la capitale centrafricaine. Au cours de ce scrutin, de nombreuses bandes armées s'étaient affrontées, provoquant la mort de nombreuses personnes. Le désarmement des différentes factions, qui n'a pu être mené à bien avant les scrutins de ce mercredi, sera un des grands défis du futur président.
Un éventuel et probable second tour est prévu le 31 janvier.
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