Grèce : le Parlement a validé les propositions de Tsipras aux créanciers
Athènes réussira-t-elle à éviter un Grexit? Après qu’une source européenne a révélé vendredi 7 dans la soirée que les créanciers de la Grèce jugeaient la proposition du gouvernement Tsipras "positive", et constituant "une base de négociation" en vue d'un troisième plan d'aide au pays, le Parlement grec a validé ce texte. Le Premier ministre Alexis Tsipras, qui avait fait de ce vote un choix de" haute responsabilité nationale", a toutefois enregistré les défections de plusieurs députés de son parti de gauche radicale Syriza. Il a d’ailleurs admis devant les parlementaires que les mesures proposées à l’Union européenne, à la BCE et au FMI étaient "difficiles" et éloignées de ses promesses électorales.
Ainsi, s’il a recueilli 251 votes positifs sur un total de 300 députés pour aller négocier ce samedi avec les créanciers de la Grèce, Alexis Tsipras a toutefois enregistré les défections de dix députés de Syriza. Huit d’entre eux se sont abstenus tandis que deux ont carrément voté contre le plan d’accord.
La majorité gouvernementale comptant 149 députés Syriza et 13 députés du petit parti de droite souverainiste Anel-qui ont tous voté pour la proposition d’accord-, le texte a pu être adopté grâce à l’apport des voix de l’opposition socialiste et conservatrice.
Parmi les huit abstentionnistes de Syriza figurent trois personnalités très importantes de la majorité: le ministre de l’Energie Panagiotis Lafazanis, le ministre délégué aux caisses d’assurance sociale Dimitris Stratoulis, de l’aile eurosceptique de Syriza, et la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou, tout de même troisième personnage de l’Etat.
Par ailleurs, plusieurs députés Syriza ne sont même pas rendus au Parlement pour voter l’accord. C’est notamment le cas de l’ex-ministre des Finances, Yanis Varoufakis, qui, cédant aux pressions de certains membres de l’Eurozone, avait remis sa démission au lendemain du référendum qui avait vu le "non" l’emporter sur les propositions des créanciers d’Athènes.
De nombreux Grecs ayant voté "non" dimanche 5 ont d’ailleurs fait part de leur mécontentement vendredi 10 au soir. Sept à huit mille personnes ont ainsi manifesté à Athènes à l’appel du PAME, syndicat communiste, et de partis de gauche. "Syriza soutient le capitalisme", était-il notamment écrit sur une banderole.
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