Harcèlement sexuel : un député britannique suspendu, nouvelle accusation contre Fallon

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Par AFP
Publié le 03 novembre 2017 - 13:23
Mis à jour le 04 novembre 2017 - 00:30
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Le député travailliste Kelvin Hopkins, le 20 janvier 2016 à Londres
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© LEON NEAL / AFP/Archives
Le député travailliste Kelvin Hopkins, le 20 janvier 2016 à Londres
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Un député a été suspendu du Parti travailliste, nouvelle tête à tomber dans le scandale de harcèlement sexuel qui touche la classe politique britannique, après le ministre de la Défense, démissionnaire mercredi et visé par de nouvelles accusations vendredi.

Par ailleurs, le député conservateur Charlie Elphicke a été suspendu vendredi en raison d'"accusations graves" à son encontre, a annoncé le député Julian Smith, chargé de faire respecter la discipline du parti parmi les parlementaires conservateurs.

Aucun détail n'a filtré sur la nature de ces "accusations" qui ont été transmises à la police.

"Je ne sais rien des accusations et nie avoir commis des actes répréhensibles", a réagi M. Elphicke sur Twitter.

Le député travailliste Kelvin Hopkins, 76 ans, a été, lui, suspendu en raison d'allégations sur son comportement envers une jeune militante, à qui il aurait également envoyé des SMS suggestifs. Une enquête est menée par le parti à ce sujet.

L'incident s'est déroulé en 2014 lors d'un événement du parti, selon le Daily Telegraph. "Il m'a prise dans ses bras pour me dire au revoir, m'a tenue trop près et a frotté son entrejambe contre moi, ce qui m'a révoltée", a témoigné la militante, Ava Etemadzadeh, 24 ans à l'époque, dans le journal.

Elle a expliqué s'être plainte dans le passé de ce comportement, sans résultat, ce qui risque de mettre en difficulté le chef du parti, Jeremy Corbyn, ami de Kelvin Hopkins qu'il avait nommé au sein de son "shadow cabinet", sorte de gouvernement virtuel d'opposition.

La députée travailliste Jess Phillips a assuré à BBC Radio 4 que l'affaire avait été "parfaitement bien traitée" selon les procédures du parti, mais s'est dite toutefois "un peu préoccupée par le fait que Kelvin a été promu ensuite".

En fin de journée, Hopkins a nié "catégoriquement" les accusations dont il fait l'objet. "Je lui ai simplement mis un bras autour de l'épaule", a-t-il affirmé, dans un communiqué de ses avocats.

"Je ne l'ai pas serrée fort. Je n'ai frotté aucune partie de mon corps, encore moins mon entrejambe, contre Ava", a-t-il insisté.

Il est le deuxième député travailliste suspendu après Jared O'Mara, qui avait posté des commentaires misogynes et homophobes en ligne il y a plusieurs années.

Côté conservateur, la vague du scandale a emporté le ministre de la Défense, Michael Fallon, 65 ans. Ce poids lourd du gouvernement et proche de la Première ministre Theresa May avait été accusé d'avoir posé une main sur le genou d'une journaliste au cours d'un dîner en 2002. Il avait reconnu que son comportement passé "n'avait pas été à la hauteur".

Vendredi, de nouvelles accusations ont surgi, concernant des propos tenus à une collègue du gouvernement. A Andrea Leadsom, qui se plaignait d'avoir les mains froides, Michael Fallon aurait répondu: "Je connais un endroit chaud où les mettre", selon The Sun. Des assertions qu'"il dément complètement", selon des sources proches de l'ancien ministre citées par l'agence PA, tandis que l'entourage de Mme Leadsom s'est refusé à tout commentaire.

Pour remplacer Fallon, le gouvernement a nommé Gavin Williamson, une décision critiquée dans les rangs du parti, certains doutant des compétences de ce député qui n'a jamais exercé de fonction ministérielle.

Deux autres membres du gouvernement, le vice-Premier ministre Damian Green et le secrétaire d'Etat au commerce international Mark Garnier, sont aussi mis en cause pour harcèlement.

Soumise à une pression grandissante, Theresa May a présenté vendredi, en tant que chef des conservateurs, un "nouveau code de conduite" applicable aux membres de son parti, parlementaires inclus.

Ce code, écrit-elle dans une lettre adressée au "Speaker" de la Chambre des Communes, John Bercow (équivalent du président de l'Assemblée nationale française), introduit de nouvelles mesures pour traiter les plaintes, "comme la présence d'une personne indépendante au sein du panel chargé" de les examiner.

Il prévoit également une ligne téléphonique "confidentielle" et une adresse électronique pour la réception des plaintes.

Theresa May recevra lundi les chefs de partis politiques pour discuter de la question du harcèlement sexuel au Parlement.

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