La faute à qui ? Le respect à géométrie variable (troisième partie)
L’assassinat de Philippe est passé d’actualité chaude aux sujets froids. D’autres sujets comme l’escalade d’engagement au Moyen-Orient, qui interpelle sur le risque croissant d’un conflit généralisé, ou encore le discours de politique générale de Michel Barnier sont couverts dans des choix éditoriaux à géométrie variable. Au gré des allégeances au pouvoir, des subventions, mais aussi de petits arrangements avec la charte de déontologie de Munich, certains sujets judiciaires sont plus couverts que d’autres qui ne le sont aucunement (par exemple, les mainstreams n’ont pas parlé de la plainte pénale visant Ursula von de Leyen et Albert Bourla pour corruption).
Alors, comme annoncé à la fin de la seconde partie de cet édito, voyons ici en quoi consiste la matière où le respect « à géométrie variable » des principes démocratiques » dont fait montre la justice française est encore plus marquée. Plus marquée que celles des choix éditoriaux des médias, la question se posera.
Cette matière, ce sont les affaires judiciaires dans lesquelles des magistrats sont mis en cause.
Là, la mansuétude extrême, infinie et récurrente que la justice française a pour les magistrats, dépasse tout ce qu'un citoyen qui n'est pas au courant de tout cela peut décemment imaginer.
En voici trois exemples criants.
Un mois de prison avec sursis pour le magistrat de Dijon qui avec sa femme proposait sa fille mineure à la prostitution sur internet.
Exemption de peine pour des agressions sexuelles sur mineurs, pour le Président de la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Chambéry, et maintien en fonction pendant six mois malgré cela, afin qu'il puisse bénéficier d'une retraite à taux plein.
Et le « meilleur » (si j'ose dire) pour la fin : exonération de responsabilité pénale pour Philippe Zemmour, procureur-adjoint d'Angoulême, qui s'est masturbé en pleine audience du tribunal correctionnel, et jusqu'à l'éjaculation, pendant le récit, par le prévenu, des attouchements sexuels rectaux auxquels il s'était livré sur son petit-fils. Alors que « l’idiot du village » en 2017 écopait de 18 mois, en lieu et place d'être renvoyé devant le tribunal correctionnel comme tout citoyen, ce magistrat a comparu devant quoi ?
Devant le Conseil supérieur de la magistrature : l'entité disciplinaire des magistrats.
En « l'espèce » (je vous laisse décider « de quoi »), cette entité s'est substituée au juge d'instruction qui normalement aurait dû être saisi de l'affaire, pour décider s'il y avait lieu ou non, de renvoyer ce magistrat devant le tribunal correctionnel. Et bien, au prétexte d'une maladie totalement inconnue de quiconque jusqu'alors, mais concernant laquelle l'expert qui a été désigné pour « éclairer la cour » a expliqué que celle-ci fait perdre momentanément son discernement à la personne qui en est atteinte, la place dans un état second. Le pauvre Philippe Zemmour, justement, au moment des faits, il fut victime de cette maladie. Donc sa responsabilité pénale n'a pas pu être engagée.
Et, en lieu et place de subir une réprimande, il a bénéficié d'une promotion.
De « petit » substitut au procureur d'Angoulême qu'il était, il est passé à « vice-procureur » d'Amiens. Sans référence au fait qu'Amiens est la ville de naissance d'Emmanuel Macron, on aurait pu croire que « procureur du vice » aurait été davantage approprié. À savoir dans la crainte légitime que, du fait de cette maladie dont souffre Philippe Zemmour, celui-ci puisse récidiver dans l'acte masturbatoire dans l'exercice de ses fonctions, c'est-à-dire par une résurgence, à Amiens, de l'état second qui l'a conduit à s'y livrer à Angoulême. Là aussi, que nenni ! Impossible. Pourquoi ?
Parce que « l'expert » a jouté ceci, concernant cette maladie qui, je le rappelle, était totalement inconnue de quiconque jusqu'alors. Étant donné, c'est un fait établi, que la survenance de cet état second libère de la maladie la personne qui en souffre et l'en immunise, cet état second ne peut se manifester qu'une seule fois dans la vie de la personne qui a été atteinte.
Ce à quoi j'ajouterais : « Et Vive la France ! », si tout cela ne méritait pas qu'une révolte populaire ne tente de s’opposer à ce système politico-judiciaire biaisé au possible. Cela dans l’optique de le remplacer par un autre, qui lui respecterait véritablement le principe de fonctionnement, hélas uniquement théorique, du système actuel :
« Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » pour lequel politiciens et magistrats normalement en charge de son respect, effectivement, ont un respect à géométrie variable.
Quant à la partie administrative de ce que Nicolas Sarkozy appelle une « erreur », désolé, là aussi l'homme en est en grande partie responsable. En effet, n’est-ce pas Monsieur Sarkozy qui a initié, pareillement quand il était président de la République, la mode reconduite par ses successeurs des coupes drastiques dans le budget de la justice ? Et ce faisant donner aux magistrats membres du syndicat de la magistrature, la possibilité de travestir la vérité juridique et factuelle comme ils l'ont fait dans leur premier communiqué : à savoir en invoquant le manque de moyens, tant en hommes qu'en matériel : pas assez de magistrats et pas assez de places de prison.
Impliqué au plus haut point de ce qu'il dénonce, Nicolas Sarkozy s'est révélé ici, une fois de plus, maître dans cette spécificité politique de l'inversion accusatoire, qu’Emmanuel Macron a magistralement reprise à son compte et portée au rang de dogme. La spécificité qui est très bien résumée par cet adage populaire : « C'est la poule qui chante qui a fait l’œuf. »
Enfin, voilà pourquoi j'ai utilisé des guillemets, chacune des fois où j'ai repris ici le terme employé par Nicolas Sarkozy pour expliquer la survenance de ce drame : une « erreur. »
N'est-il pas possible, finalement, que ce laxisme de la part de l'État français (législateur, exécutif, justice et administration) dont bénéficient les délinquants et les criminels, étrangers notamment, procède en réalité d'une politique générale et délibérée, d'augmenter très substantiellement la volonté ainsi légitimement accrue des victimes d'infractions ? Ces délits et crimes dont le citoyen lambda souffre au quotidien et ceci de plus en plus fréquemment. Le conduire à la faute et à se faire justice, par lui-même ? À savoir, une accentuation de la menace de guerre civile qui pèse sur le pays de ce fait.
En effet, la guerre civile serait une excuse que les Français jugeraient recevable, en cas de recours à la loi martiale, décidée par le Gouvernement en application de la loi de mobilisation qu'Emmanuel Macron a fait voter en ce sens, en catimini, en août dernier, ou par le président de la République faisant application de l'article 16 de la Constitution.
Eh oui ! Qu'il agisse pour son propre compte ou pour le compte d'une entité qui l'a placé au pouvoir à cet effet, avoir recours à la loi martiale avec l'approbation de la population, pour tout dictateur revendiquant être un défenseur de la démocratie, c'est le rêve absolu.
Car, si certes, normalement, officiellement, la loi martiale est réputée être d'application uniquement pendant tel temps déterminé, et le plus court possible, l'Histoire le prouve : il n'est pas rare que la loi martiale soit maintenue très au-delà du délai initial présenté au peuple. De plus, c'est très souvent là le marchepied à un régime dans lequel le citoyen lambda se retrouve spolié de toutes ses libertés, y compris, pour beaucoup, de son droit de vivre. L'avenir proche nous dira si cette théorie étayée, relève ou non de ce que les « dictateurs de la pensée » officiels ou officieux appellent « théorie du complot », « Fake-news » et autres dénominations dénigrantes.
Le combattant de MMA brésilien Renato Moicano s'est inscrit, on ne peut plus clairement sur la liste de ceux qui soutiennent avec ferveur que l'avènement d'une tyrannie de cet acabit déconcertante est bel et bien le « Parce que c'est notre projet ! » auquel Emmanuel Macron participe. Il l'a dit, certes moins poliment que je vous l'ai retranscrit ci-dessus, mais de manière beaucoup plus « directe. » Un « direct », plus exactement, et du droit, suivi d'un uppercut du gauche. Je vous laisse écouter. Oreilles sensibles s’abstenir :
(NOTA : on y voit d'abord Dominique de Villepin (à propos de la situation au Moyen-Orient) comparer Emmanuel Macron à la Reine d'Angleterre).
Quoi qu'il en soit, une chose est là aujourd'hui, patente et glauque : l'hyper médiatisation du meurtre et du viol de Philippine, à laquelle participent au plus haut point tous les responsables politiques, cette hyper médiatisation vient d'accomplir un miracle : les médias ne parlent plus du maquillage des comptes publics par Bruno Le Maire, ni de tous les autres scandales qui continuent d'émailler « la macronie. » Par exemple l'inamovible secrétaire général de l’Élysée. Alexis Kohler, maintenu dans ses fonctions alors qu'il est mis en examen pour des faits gravissimes de corruption. Des accusations au nombre desquelles figurent des faits dont la commission par Alexis Kohler est incontestable, pour lesquels il invoque une prescription qu'on aurait volontairement laisser courir.
La modernisation crasse de l'adage : « Laissons à la justice de temps de faire son travail… ou pas. »
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