Jérusalem : la décision de Trump soulève le risque une nouvelle Intifada

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 07 décembre 2017 - 11:55
Image
Des manifestants palestiniens brûlent le drapeau américain à Bethléem en Cisjordanie occupée, le 6 d
Crédits
© Musa AL SHAER / AFP
Le spectre d'une nouvelle Intifada plane sur les Territoires palestiniens depuis l'annonce de Trump.
© Musa AL SHAER / AFP
La décision de Donald Trump de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem, actant la reconnaissance officielle de la ville comme capitale d'Israël, a provoqué une vague de colère dans le monde arabe faisant planer le spectre d'une nouvelle Intifada. Cette dernière a d'ors et déjà été promise par le Hamas et l'Iran.

Quasiment 30 ans jour pour jour après le début de la première Intifada, la décision de Donald Trump pourrait de nouveau embraser le Proche-Orient. Rompant avec ses prédécesseurs et touchant à l'une des questions les plus sensibles de la région, le président américain a annoncé mercredi 6 la reconnaissance de Jérusalem, ville sainte pour juifs, chrétiens et musulmans, comme la capitale d'Israël.

A la demande de huit pays, dont l’Egypte, la France et le Royaume-Uni, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies a été fixée à vendredi 8 au matin.

"On ne peut faire face à la politique sioniste soutenue par les Etats-Unis qu’en lançant une nouvelle Intifada", a déclaré le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un discours prononcé depuis la bande de Gaza. Le mouvement islamiste palestinien a reçu le soutien de son allié iranien qui a également menacé Donald Trump d'un nouveau soulèvement populaire dans les Territoires occupés. Le ministère des Affaires étrangères iranien a dénoncé dans un communiqué une "provocation et une décision insensée de la part des Etats-Unis (...) qui va provoquer une nouvelle Intifada et pousser à des comportements plus radicaux, à davantage de colère et de violence".

Lire aussi: Trump reconnaît Jérusalem comme capitale d'Israël

C'est "l'arrêt de mort du projet de règlement au Proche-Orient", a réagi dans un communiqué le Djihad islamique, deuxième formation islamiste palestinienne, moins véhément que le Hamas.

La situation s'annonce extrêmement tendue vendredi 7, jour de la grande prière, notamment sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, où se déroule régulièrement des manifestations lors des troubles entre Israéliens et Palestiniens. Ce jeudi matin, Israël n'avait pas pris de mesures visant à restreindre l'accès au lieu saint.

Avant même l'allocution de président américain mercredi 6, des milliers de Palestiniens furieux avaient marché après la prière vers le monument du soldat inconnu à Gaza, où ils ont brûlé les drapeaux américain et israélien et chanté "Mort à l'Amérique" et "Mort à Israël". Des scènes similaires ont eu lieu dans la bande de Gaza. Un rassemblement est prévu ce jeudi à Ramallah en Cisjordanie, territoire occupé par l’armée israélienne depuis 50 ans, à l'appel de toutes les organisations palestiniennes qui ont décrétés "trois jours de rage". Il s'agit d'une expression consacrée pour rallier les manifestants devant les points de contrôle israéliens ou les murs et les miradors de béton qui coupent la Cisjordanie et la bande de Gaza du territoire israélien.

Voir aussi: Jérusalem vaque à son quotidien dans l'agitation internationale

Les organisations djihadistes ont également réagi à l'annonce de Donald Trump, appelant à la violence. Le porte-parole des Shebabs, mouvement terroriste somalien proche d'Al- Qaïda, a fait savoir que son organisation considérait la décision de Donald Trump comme une agression envers l'Islam et les musulmans, et appelle à prendre les armes: "Ce qui a été pris par la force, ne peut être restauré que par la force". Même son de cloche d'al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) qui a souligné que la reconnaissance de la ville trois fois sainte comme capitale de l'Etat hébreu était "le résultat de la normalisation avec les régimes de la région à leur tête les régimes du Golfe".

Les groupes terroristes entendent bien capitaliser sur cette décision incendiaire de Donald Trump pour renforcer les positions et en faire un marqueur important de leur propagande.

À LIRE AUSSI

Image
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, le 5 décembre 2017 à Ankara
Erdogan : la décision de Trump sur Jérusalem met la région "dans un cercle de feu"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé jeudi la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par son homologue américain Donald Trump, estimant que ce...
07 décembre 2017 - 09:05
Image
Le président Emmanuel Macron à Zeralda en Agérie, le 6 décembre 2016
Macron qualifie de "regrettable" la décision de Trump sur Jérusalem
La décision mercredi du président américain Donald Trump de reconnaître "officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël" a suscité une vague de condamnations au sein...
06 décembre 2017 - 20:40
Politique
Image
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime devant une conférence à Jérusalem, le 6 d
Netanyahu salue un "jour historique" après l'annonce de Trump sur Jérusalem
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué mercredi comme un "jour historique" la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem com...
06 décembre 2017 - 20:27

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.