Nouveau naufrage de migrants en Méditerranée : les Nations unies redoutent 700 morts
Nouveau drame en Méditerranée où un chalutier chargé de centaines de migrants a sombré au large de la Libye dans la nuit de samedi 18 à ce dimanche. Survenue quelques jours seulement après les naufrages de deux autres embarcations de migrants qui avaient fait 450 disparus la semaine dernière, cette tragédie fait craindre 700 morts au Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR). Si ces chiffres étaient confirmés, il s'agirait de la "pire hécatombe jamais vue en Méditerranée", s'est inquiété l’agence ce dimanche.
Pour l’heure, seuls 28 survivants sont connus. Selon leur témoignage, le chalutier était parti de la Libye en direction de Lampedusa quand il a chaviré samedi vers minuit à environ 220 km au sud de l’île italienne avec à plus de 700 migrants à son bord. L’équipage a immédiatement lancé un appel au secours reçu par les gardes-côtes italiens qui ont alors demandé à un cargo portugais de se dérouter. Ce dernier n’a pu sauver que 28 personnes.
Une importante opération de secours, coordonnée par les gardes-côtes italiens, a été mise en place. Quelques 17 navires des marines maltaise et italienne essayent encore de trouver les survivants"au milieu des cadavres flottant à la surface de la mer", a déclaré ce dimanche le Premier ministre maltais, Joseph Muscat. Dimanche en début d’après-midi, une vingtaine de corps avaient été retrouvés, selon les informations des gardes-côtes italiens.
Les drames comme celui de cette nuit sont de plus en plus fréquents en Méditerranée où plus de 900 migrants ont perdu la vie depuis le début de l’année en effectuant la traversée entre la Libye et l’Italie.
Suite aux deux naufrages successifs de la semaine dernière, plusieurs organisations internationales et humanitaires ont dénoncé la mauvaise gestion des autorités européennes. "Il faut une opération Mare nostrum européenne", a notamment réclamé la porte-parole du HCR. Opération de sauvetage des migrants, lancée par l'Italie, Mare Nostrum a été remplacée il y a quelques mois par Triton, beaucoup plus modeste.
Dimanche dernier, le pape François a, quant à lui, appelé la communauté internationale à"agir avec décision et rapidité" face à ces tragédies. Les migrants "sont des hommes et des femmes comme nous, des frères qui cherchent une vie meilleure", a-t-il déclaré devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre au Vatican.
A l’annonce de ce nouveau naufrage, l’Union européenne s’est dite "profondément affectée" et a promis une réunion des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères des pays membres dans les plus brefs délais afin de prendre des mesures. Des"mesures immédiates sont nécessaires. (...) Tant que les pays d’origine et les pays de transit ne prendront pas des mesures pour éviter ces traversées désespérées, des gens continueront à mettre leur vie en péril. Une grande partie de notre approche est de travailler avec les pays tiers", a ainsi déclaré la Commission européenne qui prépare une nouvelle stratégie sur l’immigration qui doit être adoptée mi-mai.
Un peu plus tard dans l’après-midi, François Hollande a qualifié ce nouveau naufrage de "pire catastrophe de ces dernières années" et les passeurs impliqués de "terroristes". "Ceux qui mettent des personnes sur les bateaux, ce sont des trafiquants, ce sont sans doute même des terroristes, parce qu'ils savent parfaitement que ces bateaux sont pourris et qu'ils vont même les détruire en pleine mer et mettre des centaines de personnes en danger, en l'occurrence, là, en danger de mort", s’est insurgé le chef de l’Etat lors de son intervention télévisée sur Canal+.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.