Palestine : l'ONU accepte sa demande d'adhésion à la Cour Pénale Internationale
"C'est un jour historique dans l'histoire du peuple palestinien: c'en est fini pour toujours de l'impunité d'Israël". Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat ne cache pas sa joie face à la décision du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon d’accepter la demande de la Palestine d’adhérer à la Cour pénale internationale (CPI). Pour Saëb Erakat,"accepter la Palestine à la CPI, c'est changer le rapport de forces en faveur de la justice, de la liberté, de la paix et du droit international". Car cette décision va permettre à la CPI d’enquêter à partir du 1er avril 2015 sur les allégations de crimes commis dans les Territoires palestiniens par l’armée israélienne à partir du 13 juin 2014, date à laquelle Israël a lancé une vaste campagne d’arrestations de Palestiniens. Cette dernière avait été provoquée par kidnapping en Cisjordanie occupée de trois jeunes Israéliens, qui ont ensuite été assassinés.
C'est mardi soir que Ban Ki-moon a informé les pays-membres de la CPI de cette décision historique."Le secrétaire général s'est assuré de ce que les documents reçus étaient en ordre avant d'accepter qu'ils soient déposés", a expliqué Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU. En effet, l'acceptation de la demande passe obligatoirement par l’ONU, cette dernière étant dépositaire du Statut de Rome qui a créé la CPI.
Le 30 décembre, l’Autorité palestinienne avait déposé une résolution devant le conseil de sécurité de l’ONU demandant un accord de paix avec Israël dans les douze mois et la fin de l’occupation d’ici à trois ans. Celle-ci ayant été rejetée par les États-Unis et l’Australie - cinq des 15 pays du Conseil de sécurité se sont abstenus -, les Palestiniens avaient annoncé qu'ils représenteraient leur texte prochainement et avaient officiellement demandé leur adhésion à la CPI avec le but affiché d’y poursuivre les dirigeants israéliens.
En réaction, Israël avait gelé dès samedi le versement de 106 millions d’euros de taxe collectées pour le compte de l’Autorité palestinienne. Dénonçant cette sanction, la Maison Blanche avait toutefois critiqué la démarche palestinienne, la qualifiant "d’escalade contre-productive", qui"alourdit le climat" avec Israël.
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