Le député Pino Cabras appelle à une médiation urgente par l’Italie entre la Russie et l‘Ukraine
Le député italien Pino Cabras, qui fait partie de la Commission des affaires étrangères du Parlement, a fait la Une du 1er mars du quotidien La Reppublica en raison de sa position sur l’Ukraine. À l’instar du président du FPÖ Herbert Kickl en Autriche, qui vient d’accorder à Wochenblick une interview sur le sujet, Pino Cabras appelle à ce que l’Italie intervienne comme puissance de médiation et soit l'hôte d’une conférence de paix et de désarmement. « Quant au peuple italien, dit-il, il ne mérite pas le contrecoup économique et l’insécurité où la plonge une classe dirigeante qui l’emmène vers la pénurie et le danger. »
« L’intervention russe est fille de beaucoup de géniteurs »
Président du groupe parlementaire L’Alternativa c’è ("Il y a une Alternative"), Pino Cabras a rendu compte des déclarations de ses deux jeunes collègues, les juristes et parlementaires Andrea Colletti et Mattia Crucioli, sur sa page Facebook. Ils se sont adressés aux Chambres en cette fin de semaine, pour répondre aux déclarations du président du Conseil, Mario Draghi.
Pour M. Cabras, « la guerre en Ukraine est là depuis 2014 : cela fait huit ans que des bombes pleuvent sur le Donbass… parfois avec la bénédiction de l’Occident. Bombes qui ont tué aux moins 14 000 personnes, surtout des civils. » N'ayant pas peur de froisser, il va même plus loin en s'interrogeant à voix haute : « La guerre du Donbass était-elle de celles que l’Occident pouvait ne pas condamner, car les victimes étaient "pro-russes", et que les agressions servaient la stratégie de l'Alliance atlantique ? »
Et d'enchaîner : « Les trois conditions posées par la Russie pour déjouer le conflit étaient les suivantes :
- reconnaître les territoires qui se sont prononcés indépendants ;
- retrait de la demande ukrainienne d’adhésion à l’OTAN ;
- démilitarisation de la région.
Mais il n’y a eu aucun débat sur ces conditions. On a préféré laisser dégénérer la situation jusqu’à arriver là où nous en sommes. Si nous voulons vraiment la paix, disons la vérité et ayons le courage de reconnaître que l’escalade dangereuse actuelle est née d’un contexte que nous avons coupablement laissé se détériorer. »
La veille, Pino Cabras avait commenté sur Facebook : « Certaines leçons des évènements ukrainiens sont arrivées avec une rapidité vertigineuse. Il y a quelques jours à peine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était à la Conférence de Monaco sur la sécurité, où il a proposé de passer outre les accords de 1994 ; ces accords limitaient le déploiement d’armes nucléaires sur le territoire de l’Ukraine. »
Un nouveau front face à l'OTAN américain ?
Selon lui, tout cela n'est évidemment pas passé inaperçu. S'ouvre alors, notamment à travers le conflit actuel, « une toute nouvelle ère géopolitique ». « Finie la phase unipolaire où les États-Unis, ses clients et vassaux, dictaient l’agenda et se définissaient comme la Communauté internationale », écrit-il en soulignant avec force l'appui diplomatique que la Russie reçoit de la Chine.
Voir aussi : "Le déséquilibre entre la Russie et l'OTAN occidental s'est inversé" Emmanuel Leroy
Sur le programme "Dietro il Sicario" ("En coulisse") de Vision TV, publié le 1er mars dernier, Pino Cabras a signifié que « la population occidentale a été mise en condition pour une guerre à cause des mesures dites anti-Covid. » À ce sujet, nous l'avons interviewé en octobre 2021 pour évoquer la situation en Australie. Selon lui, le confinement strict qui y a été imposé, malgré un faible impact de l'épidémie, faisait partie des « préparatifs de guerre contre la Chine ».
Aujourd'hui, le député italien s'inquiète aussi de la censure qu'a exigée l'Union européenne vis-à-vis des médias russes, qu'il juge abusives, et qui « serviront bientôt peut-être contre toute dissidence ». Et de conclure : « Nous nous dirigeons vers des terres inconnues. »
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