Réforme des études de médecine : les internes manifestent
Plus de deux cents étudiants en médecine manifestaient mardi dans plusieurs villes de France à l'appel du principal syndicat (Isni) qui avait aussi appelé à la grève, pour dénoncer une réforme de leurs études qu'ils estiment "bâclée", ont constaté plusieurs journalistes de l'AFP.
Devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen une centaine d'internes s'étaient rassemblés derrière de grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "Ne bâclez pas la santé" ou encore "Formation en danger".
"Cette réforme n'est pas applicable pour le mois de novembre. Il n'y a aucune urgence à la faire. On demande le report d'un an", explique Sabrina Sidali, représentante des internes de spécialités médicales de l'ex Haute Normandie.
L'Intersyndicat national des internes (Isni) rejoint par le Synmad, syndicat des médecins hépato-gastroentérologues, a appelé une grève illimitée à partir de mardi pour demander l'allongement du temps de formation de certaines spécialités dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales prévue de s'appliquer en novembre.
Cette réforme très attendue maintient notamment un cursus en quatre ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l'Isni en réclame cinq.
"On est inquiets parce qu'on ne sait pas à quelle sauce on va être mangés", dénonce Adrienne devant le CHU de Bordeaux, "estimant que la seule urgence, c'est celle d'un changement de gouvernement".
Les grévistes bordelais et poitevins qui étaient une quarantaine dans chaque ville devaient prendre des trains pour rejoindre à 16H00 un rassemblement national prévu devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Paris.
A Marseille, une cinquantaine d'internes ont scandé "formation sacrifiée, patients enterrés" devant l'hôpital de la Timone, l'un d'eux se couchant dans un cercueil, a également constaté une journaliste.
"On veut cette réforme mais on veut des garanties sur la dernière année d'internat", a expliqué Julien Breysse, du syndicat SAIHM (syndicat autonome des internes des hôpitaux de Marseille).
Il demande qu'il n'y ait "pas un glissement des tâches", les responsabilités passant de médecins séniors aux internes de dernière année et plaide pour "une autonomie supervisée".
"Une réforme sans concertation est une réforme bâclée", dit-il en accusant l'actuel gouvernement de vouloir précipiter la mise en place de la réforme "à cause du calendrier électoral".
A Tours, 34 internes du CHU s'étaient mis en grève, selon l'Isni.
Dans un communiqué, le syndicat des étudiants en médecine générale Isnar-IMG a de son côté réaffirmé sa volonté de voir "aboutir" une "réforme progressiste" "dès la rentrée universitaire 2017".
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