Bretagne : les agriculteurs mènent de nouvelles actions
Les éleveurs bretons ont repris leurs actions de protestation jeudi 4 février contre la faiblesse des cours de leurs produits, contrôlant l'origine de la viande en vente dans les grandes surfaces et se rassemblant devant des centres des impôts.
"On a fait des visites dans plusieurs magasins. On s'est rendu compte que, sur les produits transformés, on trouvait en moyenne 50% à base de viande française et 50% de viande étrangère. Mais surtout, on a constaté des barquettes réétiquetées +viande française+ sur une étiquette indiquant +origine UE+", a déclaré à l'AFP Guy Corbel, l'un des responsables de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) des Côtes-d'Armor.
"C'est quand même incroyable de trouver de la viande d'origine étrangère alors qu'on est en pleine région d'élevage (...) Quand on voit ce qu'on a vu aujourd'hui, on n'est pas étonné de l'exaspération des éleveurs", a-t-il souligné, ajoutant: "on va réinterpeller le gouvernement pour qu'il prenne un décret rendant obligatoire l'étiquetage mentionnant l'origine de la viande dans les produits transformés".
Les manifestants avaient commencé la journée en déversant des gravats dans le centre-ville de Dinan (Côtes-d'Armor), qu'ils ont bloqué avec une trentaine de tracteurs, afin de soutenir une proposition de loi Les Républicains sur la compétitivité agricole discutée au même moment à l'Assemblée nationale, proposition qui a finalement été rejetée jeudi par les députés.
À Lannion (Côtes-d'Armor), des agriculteurs se sont également rendus devant la permanence de la députée PS Corinne Erhel, sur laquelle ils ont accroché un panneau "A vendre". Ils sont ensuite allés devant le centre des impôts où ils ont déposé des croix, puis se sont allongés sur le sol pour observer une minute de silence. "La France meurt par ses racines", pouvait-on lire sur une pancarte accrochée aux grilles du bâtiment administratif. À Guingamp (Côtes-d'Armor), deux grandes surfaces ont également reçu la visite des agriculteurs, qui se sont aussi rendus devant le centre des impôts. Dans le Morbihan, des actions similaires ont également eu lieu devant des grandes surfaces à Lanester, près de Lorient, ainsi qu'à Vannes et Ploërmel. En Ille-et-Vilaine, à Dol-de-Bretagne, un supermarché Carrefour a également été bloqué par plusieurs dizaines d'agriculteurs venus à bord de quelques tracteurs, ont constaté des photographes de l'AFP.
Les manifestants laissaient passer les clients venus faire leurs courses à pied, avant d'entrer à leur tour dans ces grandes surfaces afin de contrôler les prix de vente des produits alimentaires, particulièrement de la viande ainsi que son origine.
Les éleveurs en colère entendaient soutenir le texte discuté jeudi à l'Assemblée, "qui va dans le bon sens pour retrouver du prix et de la compétitivité", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants de Dol-de-Bretagne, Yannick Frain, de la FDSEA d'Ille-et-Vilaine.
Cette proposition de loi, adoptée en décembre par la majorité de droite du Sénat, prévoyait notamment "des allègements de charges, une remise en cause des normes inutiles, des aides à l'investissement et un rééquilibrage des relations commerciales entre industriels, grande distribution et agriculteurs".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.