François Michelin, dirigeant du groupe pneumatique durant 47 ans, est décédé
Il disait lui-même qu’il était le "seul patron après Dieu". Durant 47 ans, François Michelin avait incarné l’âme d’une des entreprises les plus emblématiques et des plus discrètes de France. Il est mort ce mercredi à l’âge de 89 ans, a indiqué le site du groupe pneumatique.
"Nous avons appris aujourd’hui avec une très profonde émotion la disparition de Monsieur François MICHELIN, décédé à l’âge de 89 ans. Visionnaire et humaniste, Monsieur François MICHELIN a inlassablement incarné les valeurs de respect qui fondent l’identité de notre Groupe", souligne le communiqué.
Né en 1926 à Clermont-Ferrand, le jeune Michelin perd ses parents très tôt. Il sera élevé dans la religion par sa tante et passera une licence de mathématiques. Il travaillera ensuite sous une fausse identité durant quatre ans dans les usines de son groupe avant d’accéder a un poste de direction.
Patron atypique, François Michelin prônait un conservatisme social et un paternalisme chrétien. Sous sa direction, l’entreprise auvergnate était devenue un géant redouté partout dans le monde. Lors de sa nomination comme cogérant, en 1955, Michelin n'était que le dixième producteur de pneus mondial. Lorsque son fils Edouard lui succède en 1991, la firme au bibendum est devenue le premier producteur de pneus.
Il implantera Michelin sur tous les continents, notamment en Amérique du Nord. Très secret et n'accordant que peu d'interviews, il avait cependant accepté la Légion d’honneur en 2009.
François Michelin avait laissé les rênes à son fils Edouard en 1999, avant que ce dernier ne décède dans un accident de noyade en 2006. La figure tutélaire avait alors pris de plus en plus de recul, même s'il gardait un bureau au siège auvergnat du groupe. Preuve que les temps changent, depuis 2012, Jean-Dominique Senard est devenu le premier directeur de l’entreprise qui ne soit pas issu de la famille Michelin en 125 ans.
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