La Cour des comptes rappelle (encore) à l’ordre l’Élysée
Suite au contrôle des comptes et de la gestion des services de la présidence de la République de l’année 2023, la Cour des comptes signale dans son rapport publié lundi 29 juillet les dépenses encore trop importantes effectuées. Elles se chiffreraient à pas moins de 8,3 millions d’euros de déficit sur la dotation budgétaire initiale.
Tandis que les deux années précédant 2023 étaient marquées par la baisse d’activité due au Covid, les dépenses affiliées aux déplacements et aux réceptions sont reparties de plus belle l’année dernière. Atteignant 21 millions d’euros, elles contrastent avec les 13,3 millions de l’année 2022 et les 9,87 millions de l’année 2021. Parmi les causes invoquées à cette augmentation soudaine, il y aurait aussi le « niveau élevé d’inflation » qui viendrait faire gonfler la facture. Comme le souligne l’AFP, les charges totales de la présidence se sont élevées à 125,5 millions d’euros en 2023. De quoi réaliser une augmentation de 8,3 millions d’euros sur la dotation budgétaire initiale, malgré l’ajout des bénéfices réalisés avec la marque Élysée, censée amortir les coûts. La Cour des comptes surenchérit en estimant que « ce résultat déficitaire a rendu nécessaire un prélèvement sur la trésorerie ». Les différents grands voyages prévus par Emmanuel Macron en 2023, tels l’Afrique, la Chine ou la Mongolie pour ne citer qu’eux, ont fait bondir les dépenses.
Seconde initiative venant alourdir la facture, la rénovation des grandes cuisines de l'Élysée aurait contraint à un usage plus fréquent « des prestations de traiteur ». Ceci sans compter les dîners d’État en l’honneur du roi Charles III et du Premier ministre indien Narendra Modi, qui auront respectivement coûté 475 000 et 412 000 euros.
Autre responsable à prendre en considération selon la juridiction financière, les problèmes liés à l’organisation interne sont à revoir, causant des coûts supplémentaires qui pourraient être évités. En guise de conclusion, la Cour des comptes estime que « les efforts doivent être poursuivis et confortés pour mieux anticiper les événements, améliorer la circulation de l'information entre les services [et] sensibiliser certains acteurs aux enjeux budgétaires ». En bon élève, la présidence assure quant à elle tenir « compte des remarques de la Cour pour améliorer son organisation et ses dispositifs internes ». En piqûre de rappel cependant, elle affirme que « la France entretient des relations diplomatiques soutenues avec de très nombreux pays qui organisent des événements équivalents lorsqu’ils reçoivent le chef de l’État ». Il ne nous reste plus qu’à voir comment son écoute sur les recommandations de la Cour des comptes se traduira à l’avenir.
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