La SNCM placée en redressement judiciaire
Le complexe dossier de la Société nationale maritime Corse Méditerranée (SNCM) a connu un nouveau rebondissement ce vendredi. Le tribunal de commerce de Marseille a déclaré la société de transport maritime en cessation de paiement et l'a placée en redressement judiciaire. Une mesure qui devrait en théorie permettre à la compagnie, plombée par un déficit cumulé de 200 millions d'euros depuis 2001, de trouver un repreneur.
Pour les syndicats, le redressement n'est qu'une étape vers la liquidation judiciaire de l'entreprise et sa disparition. Il faut dire que l'actionnaire majoritaire de la SNCM, Transdev, semble vouloir se débarrasser de cette société en perdition. En effet, pour pourvoir obtenir la mise en redressement judiciaire, il fallait que la compagnie soit en cessation de paiement, ce qu'a provoqué Transdev en exigeant le remboursement des dettes de la SNCM, sachant très bien que cela était impossible.
En plus de trouver un repreneur, le redressement judiciaire pourrait permettre à la compagnie –dont l'Etat est actionnaire pour 25%- d'éviter d'avoir à rembourser plus de 400 millions d'euros. La justice européenne, saisie par le concurrent de la SNCM, Corsica Ferries, avait considéré comme des aides publiques illégales le fait que la Compagnie générale maritime et financière (CGMF), propriété de l'Etat, ait bradé la compagnie en 2006 et y ait injecté des millions d'euros.
La justice devra donc trancher pour savoir si le redressement de la SNCM l'exempte de cette douloureuse opération. Une décision qui devrait largement influer sur la motivation d'un repreneur potentiel. Il faudra que les juges se prononcent rapidement, la trésorerie de la SNCM ne lui permettant pas de tenir plus de quelques mois avant de sombrer corps et biens.
Selon Les Echos, la société américaine Baja Ferries serait intéressée.
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