Le marché de la drogue représente 2,3 milliards d'euros en France
Selon une étude de trois chercheurs de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), dévoilée ce mardi, le marché des drogues illicites en France s’élève à 2,3 milliards d’euros par an - soit 0,117 % du PIB en 2010 - selon ce rapport commandé par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) dans le cadre du plan de lutte gouvernemental contre les drogues, lancé en 2013.
L'étude, une première en France par son ampleur, présente le chiffre d'affaires des principales drogues illicites en France (héroïne, cocaïne, cannabis et autres drogues de synthèse), à partir d'une approche "fondée sur la demande ", ont expliqué David Weinberger de l'INHESJ et Christian Ben Lakhdar, enseignant chercheur à l'université de Lille-2 qui ont participé aux travaux.
Selon les résultats des enquêtes sanitaires qui ont appuyé les travaux des trois chercheurs, les Français dépensent en moyenne 36 euros par an pour l’achat de stupéfiants. Parmi les préférences des consommateurs: le cannabis et la cocaïne qui représentent à eux deux 85% du chiffre d'affaires de la vente de drogue.
Il apparaît également qu'entre 2005 et 2010, le prix au gramme du cannabis a grimpé de 25 %, notamment grâce à un dosage en THC (la substance active du cannabis) beaucoup plus élevé, passée de 6 % à la fin des années 1990 à 20 % aujourd’hui. Le chiffre d'affaires de ce trafic s'établit en moyenne à 1,1 milliard, avec un volume de transactions compris entre 163 tonnes et 195 tonnes.
La cocaïne quant à elle voit sa consommation exploser entre 2005 (8,3 tonnes pour un chiffre d'affaires de 488 millions d'euros) et 2010 (15 tonnes consommés pour 902 millions d'euros). Un bond important qui se justifie parce que les trafiquants "inondent l'Europe, car le prix y est plus élevé qu'aux Etats-Unis", a expliqué David Weinberger. Le prix a cependant fortement baissé depuis les années 1990 (de 150 euros à 65 euros le gramme désormais), ce qui a accru sa "démocratisation".
L’étude propose en outre la première évaluation du marché français des drogues de synthèse qui restent encore marginales (MDMA, ecstasy et amphétamines). Avec un chiffre d’affaires estimé à 55 millions d’euros, elles arrivent en quatrième position, loin derrière le cannabis, la cocaïne et l’héroïne (266 millions), dont la consommation semble repartir à la hausse.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.