Les chauves-souris, alliées inattendues des agriculteurs
Les chauves-souris n'ont pas toujours bonne presse en Occident et de nombreuses personnes n'apprécient guère ces mammifères volants souvent associés au mythe des vampires. Cependant, une récente étude américaine de l'Académie américaine des sciences (PNAS) tend à démontrer que ces petites bêtes nocturnes sont indispensables pour les cultures et feraient réaliser une économie estimée à plus d'un milliard de dollars (880 millions d'euros) à l'agriculture mondiale tous les ans.
Les scientifiques américaines ont recouvert de filets 400 mètres carrés d'un champ de maïs dans l'Illinois (nord des Etats-Unis) en 2013 et 2014 pour empêcher les chauves-souris de venir la nuit se nourrir de vers de l'épi du maïs (Helicoverpa zea), une larve particulièrement dévastatrice de cette culture. Ils ont ensuite analysé les dégâts provoqués par ces insectes, présents dans le monde entier, dont sont friands ces petits mammifères nocturnes volants, comme la chauve-souris du nord-est de l'Amérique (Lasiurus borealis).
Les épis de maïs situés sous les filets avaient subi 56 % plus de dégâts causés par ces vers que le reste du champ, ont constaté ces scientifiques. Au total, les chauves-souris ont permis d'accroître le rendement de 1,4% en moyenne ce qui, au cours actuel du maïs, génère environ 7,88 dollars supplémentaires (soit environ 6,90 euros) par hectare et plus d'un milliard de dollars au niveau mondial, ont calculé les chercheurs.
A noter que les filets étaient retirés pendant la journée pour permettre l'accès au champ étudié aux agriculteurs et aux oiseaux (qui mangent aussi les insectes): le gain de rendement est donc attribué aux seules chauves-souris.
Toujours selon l'étude, les épis de maïs sur lesquels les chauves-souris ont mangé ces larves avaient une moindre concentration de fumonisine, une toxine champignonesque dangereuse pour le bétail et qui réduit fortement la valeur des récoltes. Cette étude se limite cependant uniquement à la culture du maïs, mais les chauves-souris auraient un impact également positif sur le soja et le coton.
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