Piscines non déclarées : la détection automatique signée Capgemini et Google ne fait pas l'unanimité
L’objectif était de faire payer aux contribuables 300 euros de taxe foncière supplémentaire. La technologie pour repérer les piscines non déclarées était pensée comme une manière rentable de remplir les caisses de l’État. Cependant, la méthode est toujours en phase de test, et des doutes s’accumulent quant à son succès.
Un test qui ne convainc pas tout le monde
En test depuis 2019, cette nouvelle technologie aide le fisc à repérer les piscines non déclarées. Pour mieux traquer ce type de travaux dissimulés, l'administration fiscale s'est associée à Capgemini pour analyser la base d'images Google (Google Street View et Google Earth) afin de repérer automatiquement les piscines non déclarées ou partiellement déclarées. Cette intelligence artificielle sophistiquée se félicite de pouvoir bien différencier une piscine hors sol, non soumise à l'impôt, d’une piscine enterrée, ainsi que d’autres constructions également imposables ou qui sont en construction sans permis de construire. Alors que dans les Bouches-du-Rhône, 8 500 courriers de régularisation ont été envoyés à des contribuables, selon Le Parisien, ce coûteux outil ne serait en réalité pas très performant.
Un outil pas suffisamment précis
À partir de la base de données d’images de Google Maps ou Google Earth, l’algorithme de Capgemini aurait fait une erreur dans 30 % des cas. Ce logiciel est accusé de ne pas pouvoir bien distinguer les différents types de piscines, et de confondre les piscines creusées dans le sol et entourées d’un cadre de maçonnerie avec des bassines hors-sol ou même parfois avec une simple bâche bleue. Pour vérifier les erreurs, des géomètres de l’État sont censés vérifier à la main.
Un apprentissage trop long et trop cher
Comme toute intelligence artificielle, l'outil aurait besoin de se "roder'' pour apprendre à mieux analyser les potentielles piscines non déclarées. Plus elle apprendra, plus la technologie sera précise. Cependant, son coût élevé pourrait être un facteur pour abandonner la technologie et ainsi empêcher son “apprentissage”. En 2019, les départements de Charente-Maritime, et des Alpes-Maritimes ont dû abandonner cette technologie opérée par Accenture par manque de moyens, malgré le repérage de 3 000 piscines non déclarées ou non correctement déclarées.
Le problème de recourir à des sociétés externes
Comme l’évoque François Geffrier pour Radio France, ces problèmes viennent nourrir le débat à propos du recours de l’État à des sociétés externes, comme c’est aussi le cas pour le cabinet McKinsey : “Cette histoire va également donner des arguments à ceux qui pourfendent les sociétés privées auxquelles l’État fait appel pour être plus efficace”, déclare le journaliste.
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