Plus de 800 cheminots marocains attaquent la SNCF pour discriminations
Ils sont plus de 150 Chibanis (cheveux blancs, en arabe) et quelques veuves à se tenir ce lundi sur le banc des plaignants au tribunal du Conseil des prud'hommes de Paris. Ils représentent une partie des 832 cheminots marocains qui ont déposé plainte contre la SNCF pour "discriminations pendant leur carrière et pour leur retraite".
Ils reprochent à l'entreprise de ne pas avoir le droit à l’avantageux statut de cheminot réservé aux ressortissants de l’Union européenne.
La compagnie ferroviaire avait recruté dans les années 70 la majorité de ces travailleurs marocains avec un contrat de droit privé, un CDI classique, et non sous le statut de cheminot. Ce qui, à l’époque, était tout à fait légal est, avec le temps, apparu injuste aux yeux des principaux concernés: à travail égal, les travailleurs immigrés gagnaient le même salaire mais leur carrière a rarement suivi l'évolution celles des autres employés de la SNCF.
De son côté, l'entreprise récuse toute discrimination à l'égard de ces Chibanis, qui affirment avoir été cantonnés aux plus bas niveaux de qualification et pénalisés à l'heure de la retraite.
Pour la SNCF, l'enjeu est financièrement lourd, les plaignants réclament chacun en moyenne 400.000 euros de dommages et intérêts. Si la décision du tribunal va en faveur des travailleurs marocains, l'entreprise devrait plus de 300 millions d'euros. Le Conseil des prud'hommes de Paris a préféré se laisser le temps de la réflexion à l'issue de l'audience de ce lundi: il a annoncé qu’il rendrait sa décision le 21 septembre.
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