Sanofi : le bonus "de bienvenue" de 4 millions du patron fait grincer des dents
"Incompréhensible". C’est par ce terme que Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, a qualifié le "bonus de bienvenue" de 4 millions accordé au nouveau patron de Sanofi. Selon un document consultable sur le site internet du groupe pharmaceutique, Stéphane Brandicourt, dont la nomination a été annoncée jeudi 19, bénéficiera d’une indemnité forfaitaire brute de 2 millions d’euros lors de sa prise de fonction.
Ce médecin à la vaste expérience internationale, qui dirige actuellement les activités pharmaceutiques du groupe allemand Bayer, bénéficiera à nouveau d’une telle somme en janvier 2016, s’il est toujours en poste à ce moment-là. Un joli pactole que le groupe pharmaceutique a expliqué par le fait que le dirigeant "renonçait à des avantages" en quittant son ancien poste.
Cette pratique de "prime de bienvenue" est très répandue aux Etats-Unis, où l’on parle de "golden handshake" ("poignée de main dorée"). Mais elle est mal vue en France. Elle reste notamment en travers de la gorge du gouvernement, alors que le groupe pharmaceutique a supprimé plus de 5.000 emplois en France ces cinq dernirèes années, selon une source syndicale citée par France Info.
"C’est incompréhensible. Comment tous ces gens, qui expliquent que c’est le mérite, que c’est l’économie libérale, le risque, la prise de risque, qui doivent faire les résultats, ces gens-là, à peine prennent-ils la tête d’une entreprise, c’est-à-dire qu’ils n’ont pris encore aucun risque, sont déjà assurés d’avoir une rémunération sans commune mesure? ", a fustigé Stéphane Le Foll sur RTL.
Une indignation partagée par Ségolène Royal qui a réclamé au micro de RMC "plus de décence et d'autodiscipline". "Je rappelle quand même que les médicaments sont remboursés par les Français", a poursuivi la ministre de l'Ecologie. "Donc ce sont les Français qui vont payer les primes de bienvenue au patron ".
Sanofi dispute à Total la place de première capitalisation boursière française. Le groupe se trouvait sans dirigeant depuis le départ forcé de Chris Viehbacher, en octobre 2014.
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