Un rapport franco-allemand préconise de geler les salaires pendant trois ans
Un rapport commandé par les gouvernements français et allemand pour stimuler la croissance fait l'effet d'une bombe alors même que celui-ci n'a pas encore été remis au ministre de l'Economie Emmanuel Macron et à son homologue Sigmar Gabriel.
Ce rapport préconise un gel des salaires en France pendant trois ans, un assouplissement des 35 heures et une flexibilisation du marché du travail "pour rendre les entreprises françaises plus compétitives", rapporte l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui affirme avoir pris connaissance du rapport.
L'Allemagne, de son côté, est invitée à doubler ses investissements dans les infrastructures, soit un effort supplémentaire de 20 milliards d'euros d'ici à 2018, au lieu des 10 milliards prévus, toujours selon Der Spiegel.
Deux économistes ont participé à l'élaboration de ce rapport: le Français Jean Pisani-Ferry et l'Allemand Henrik Enderlein. Ils n'ont pas souhaité communiquer sur leur document, qui doit être présenté au ministre de l'Economie français et à son homologue allemand jeudi 27.
Au ministère de l'Economie, on tente de calmer les esprits: Berlin ne dicte pas à la France la politique économique qu'elle doit conduire et ce rapport est le fait de deux économistes, et renferme seulement des pistes de travail, dit-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron.
Mais dans la classe politique, les réactions ont déjà fusé. "Le gel des salaires serait une très grave erreur économiquement, une provocation socialement et, politiquement, une nouvelle étape dans un processus nourrissant l'écœurement et la désespérance, la droite et le FN", s'est ainsi emporté Olivier Dartigolles, le porte-parole du Parti communiste français (PCF) dans un communiqué publié sur le site internet du parti.
Le rapport divise aussi au sein du Parti socialiste. Le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a d'ores et déjà affirmé sur son compte Twitter être "contre le gel des salaires pendant trois ans".
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