Xavier Beulin ne veut pas que les agriculteurs "rentrent chez eux"
Le président de la FNSEA Xavier Beulin a affirmé ce mardi 2 février qu'il ne demandait pas aux agriculteurs, "qui perdent 6.000 euros par semaine", de "rentrer chez eux", alors que de nombreuses manifestations continuent de se dérouler en France.
"Ne me demandez pas aujourd'hui de dire à des gens qui perdent chaque semaine 6.000 euros de rentrer chez eux, ce n'est pas possible aujourd'hui", a déclaré Xavier Beulin à la presse à l'issue d'un entretien d'une heure avec François Hollande à l'Elysée, en présence du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
Le patron du premier syndicat agricole français, accompagné du président des Jeunes agriculteurs (JA) Thomas Diemer, en a appelé "à la responsabilité des uns et des autres", dénonçant "une maladresse" du préfet de la région Bretagne qui a chiffré lundi à 4 millions d'euros les dégâts causés par les éleveurs en colère.
"Les réunions sont extrêmement rudes parce qu'on a en face de nous des gens qui sont en colère ou à l'inverse désespérés. Il faut trouver les mots, les actes qui peuvent les réconforter", a-t-il demandé. Faute de "mesures fortes de prise en compte des difficultés et de réponse appropriées, on n'est plus audible, les gens deviennent autistes", a-t-il fait valoir.
Xavier Beulin a également demandé à François Hollande d'évoquer la crise agricole, lors de sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel dimanche soir à Strasbourg, pour "reprendre l'initiative au plan européen".
Il a par ailleurs réclamé une baisse de 10 points des charges sociales pesant sur les agriculteurs, qu'il a chiffrées à 600 millions d'euros.
"On a besoin d'une mobilisation de la puissance publique pour nous accompagner financièrement, je n'ai pas honte de le dire. Mais on a aussi besoin, dans le même temps, de redonner des perspectives", à la profession, a-t-il plaidé. Selon le leader agricole, le président de la République "a pris l'engagement de s'exprimer d'ici le Salon de l'agriculture (27 février au 6 mars". "Il a entendu nos demandes ce matin", a-t-il ajouté.
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