En France, les patrons de PME sont de plus en plus nombreux à finir au chômage
Une hausse alarmante du nombre de chefs d’entreprise se retrouvant sans emploi au premier semestre cette année vient confirmer la tendance. Comme l’indique l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, ce premier semestre observe une hausse de 18,4% du nombre de patrons au chômage par rapport à la même période l’année dernière. Cela équivaut à près de 30 000 chefs d’entreprises ayant perdus leur entreprise, dont la plupart sont des Petites Moyennes Entreprises (PME).
L’association Garantie sociale des chefs d'entreprise (GSC) proposant aux patrons la possibilité d’une assurance-chômage est l’indicateur clef pour recenser ces baisses importantes. Après avoir été mis en suspend pendant quelques temps grâces aux indemnités de l’État à la suite de la pandémie, le couperet ne fait que tomber un peu plus tard.
Cette hausse « se rapproche des niveaux records atteints en France il y a une dizaine d’années » informe l’Observatoire. Alors, Les Échos soulignent la volonté du président de l’association, Anthony Streicher, de faire de ce sujet une priorité pour le futur Premier ministre. « Pour la personne qui sera désignée Premier ministre dans quelques jours, la lutte contre la perte d'emploi des dirigeants d'entreprise devra être un sujet prioritaire ! Plus de 180 entrepreneurs perdent leur emploi chaque jour depuis le début de l'année », affirme-t-il.
Ce seraient plus de 180 entrepreneurs visés chaque jour, en raison de défaillances mises au jour par les administrateurs et les mandataires judiciaires. La hausse de ces défaillances soulevées peut être corrélée au chômage des dirigeants d’entreprise en raison d’un pourcentage similaire. En effet, le nombre global de défauts aurait progressé luis aussi de 18% ce semestre face à celui de 2023.
Le secteur le plus touché est celui de la construction, avec une demande venue de ses chefs d’entreprise d’obtenir une indemnisation qui continue d’augmenter, atteignant +34,2% ce premier semestre. Et les plus touchés en ce sens sont les responsables de très petites entreprises, soit moins de 5 salariés, qui représentent pas moins de 9 pertes d’emploi sur 10. L’Observatoire estime que « ces entreprises ont des structures financières insuffisantes qui les fragilisent : masse salariale lourde, difficultés à rivaliser sur les appels d'offres, à financer leur développement ou encore à rembourser la dette Covid qui pèse sur la trésorerie ». Les petites structures n’ont de cesse de se fragiliser, tandis que celles possédant plus de salariés vont quant à elles connaître de nettes augmentations. La forte concurrence en France semble ne plus permettre à certaines structures de s’épanouir et limite la multiplication des sociétés en venant se focaliser sur des structures plus importantes. De quoi mener à une réduction de la pluralité des sociétés existantes pour venir se condenser dans quelques-unes seulement.
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