Les offres d’emploi présentes sur France Travail remises en cause par la CGT
Le 29 août dernier, la CGT a publié une étude venant voler dans les plumes de France Travail, affirmant que 55% des annonces présentes sur son site ne représentent pas une demande légale. De quoi faire grincer des dents l’organisme public, qui crie aux amalgames.
En 2019, France Travail faisait paraître sa propre étude sur le sujet, admettant que 7% de ses 5 000 offres d’emploi présentent des signes d’irrégularité. La CGT Chômeurs précaires estime la chose autrement, faisant monter le score à 55%.
🚨 17eme étude des offres diffusées par @FranceTravail 🚨
55% d offres illégales 🔥
Toutes les boîtes d intérim mentent sur la durée des contrats, le scandale doit cesser ! @ManpowerFrance @AdeccoFrance @randstad_france
@lacgtcommunique pic.twitter.com/Y0Ny0ZHnEx— CGT chômeurs précaires (@CNTPEP_CGT) August 29, 2024
Vidéo témoin à l’appui sur leur compte X, la CGT démontre que les offres proposées peuvent en réalité être bidons. En se faisant passer pour des candidats, du 26 au 28 août, des membres syndicalisés ont montré que les échanges téléphoniques se soldaient souvent par un aveu décevant : les délais de prise de fonction annoncés présentent anguille sous roche. Selon eux, environ 20% des annonces jugées illégales présentent ce type d’irrégularité.
Sur ce point, France Travail réplique qu’il y a un biais dans la méthodologie appliquée. Tandis que l'organisme public a étudié la totalité de ses offres, la CGT quant à elle n’a pris en compte que 1 844 annonces provenant d’une douzaine de villes en dehors de l’Île-de-France. Par ailleurs, elle ne s’est focalisée que sur certains secteurs spécifiques, à savoir la santé, les services à la personne et l’industrie.
Selon les informations du Monde, une analyse lexicale a par ailleurs été effectuée afin d’identifier les 80% des offres illégales restantes. Des subtilités de langage seraient disséminées pour induire en erreur les candidats potentiels.
« Par exemple, la mention “CDD pouvant déboucher sur un CDI” peut induire en erreur le candidat. Cela sous-entend aussi que l’employeur pourvoit son besoin permanent de main-d’œuvre en recourant à un CDD réservé par la loi à des besoins ponctuels. II s’agit donc d’une offre illégale », précise Pierre Garnodier, le secrétaire général du Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires (CNTPEP-CGT).
Ces annonces plus ou moins engageantes permettent aux employeurs de constituer une ressource de candidats dans l’objectif de ressortir les CV en cas de besoin, notamment lors des pics d’activité de l’entreprise. Par ailleurs, proposer des dates de CDD plus importantes qu’elles ne le sont réellement permettrait de susciter plus de candidatures sur les offres. De quoi mettre au pied du mur les candidats une fois venu le temps de l’échange avec les recruteurs.
Alors que la CGT accuse France Travail de minorer ses résultats, l’organisme public estime quant à lui que des erreurs de méthodologie ont été faites. Le directeur général adjoint de France Travail, Paul Bazin, souligne par ailleurs les directives données par l’institution pour inciter les entreprises à plus de transparence. Selon lui, il en va « de leur intérêt tant pour recruter que pour leur image d’employeur ».
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