Baisse de la population mondiale d'ici 2100 : les causes et les conséquences de cette sérieuse hypothèse
Le nombre d’humains va continuer à grimper pendant les 50 prochaines années avant de commencer à décliner rapidement, selon une récente étude. Si cette hypothèse se confirme, les conséquences pourraient être négatives sur bien des plans.
La population mondiale va décliner d’ici 2100. Après un pic à 9,7 milliards d’humains en 2064, ce chiffre baissera ensuite de manière sensible pour atteindre 8,8 milliards à la fin du XXIe siècle. L’étude du très respecté Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de Seattle, publiée au mois de juillet dans la revue The Lancet et financée par la fondation Bill et Melinda Gates, contredit ainsi les prévisions de l’ONU qui prévoit une augmentation de 2 milliards d'être humains d'ici huit décennies.
En Europe, de nombreux pays perdront 50% de leur population
Les chiffres avancés sont éloquents : sur 195 pays, 183 ne pourront maintenir leur niveau de population car le taux de fécondité sera trop bas. Il est estimé, en moyenne, à 1,66 enfant par femme en 2100, contre 2,37 actuellement. D’après le modèle de l’IHME, 23 pays pourraient même perdre plus de 50% de leur population. Ce serait le cas du Japon, mais aussi de la Chine, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal. Le Nigeria pourrait ainsi devenir le pays le plus peuplé de la planète juste derrière l’Inde mais devant la Chine.
En revanche, la France, comme la Grande-Bretagne notamment, pourraient parvenir à conserver un nombre d’habitants équivalent à celui d’aujourd’hui, notamment grâce à un taux de fécondité élevé et aux flux migratoires.
Les plus de 80 ans 6 fois plus nombreux qu’aujourd’hui
Le vieillissement de la population est l’un des facteurs-clés de cette baisse du nombre d’humains entre 2064 et 2100 : à la fin du XXIe siècle, les femmes et les hommes de plus de 80 ans seront six fois plus nombreux qu’aujourd’hui, passant de 141 à 866 millions. Dans les pays concernés, il faudra certainement, explique Christopher Murray, directeur de IHME, « réévaluer la structure actuelle des systèmes d’aides sociales et des services de santé ».
L’immigration, facteur-clé pour maintenir l’économie de nombreux pays
Selon lui, « les nations qui n’auront pas recours à l’immigration pour augmenter leur population devront probablement retarder l’âge de départ à la retraite. » « Plus tard dans le siècle, prédit-il, les pays qui ont besoin de travailleurs migrants devront rivaliser pour attirer ces migrants. » Les États-Unis, qui devraient perdre leur place de première puissance mondiale au profit de la Chine d’ici 2050, pourraient la retrouver à condition, estime l’étude, que l’immigration continue à pallier la fécondité en baisse.
Parmi les autres pistes suggérées pour modifier cette trajectoire démographique, les pays concernés devront aider les femmes à travailler tout en les aidant à avoir autant d’enfants quelles le souhaitent.
Si cette inversion de la pyramide des âges aura des conséquences profondes et négatives sur l’économie et l’organisation des familles, des communautés et des sociétés, c’est aussi une bonne nouvelle pour l’environnement, puisqu’elle permettra de réduire la pression sur les systèmes de production alimentaire et de limiter les émissions de CO2.
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