Greta Thunberg juge "absurde" d'écouter à Davos les responsables de la "destruction de la planète"
Greta Thunberg a accusé jeudi le Forum de Davos de réunir "les gens qui alimentent le plus la destruction de la planète", jugeant "absurde" de les écouter et appelant à une "pression publique massive" contre les énergies fossiles.
Davos est "l'endroit où sont les gens qui alimentent le plus la destruction de la planète, les gens qui sont en plein cœur de la crise climatique, les gens qui investissent dans les énergies fossiles, etc.", a-t-elle relevé, les accusant de mettre la "cupidité" et "les profits économiques à court terme au-dessus des gens, et au-dessus de la planète".
"Nous semblons les écouter, eux, plutôt que les gens qui sont effectivement affectés par la crise climatique, les gens qui vivent en première ligne, et cela nous dit à quel point la situation est absurde", a-t-elle déploré.
"Les changements dont nous avons besoin ne viendront probablement pas de l'intérieur. Je crois plutôt qu'ils viendront de la base", a-t-elle encore dit. "Sans une pression publique massive venant de l'extérieur, (...) ils continueront à investir dans les énergies fossiles, ils continueront à sacrifier les gens pour leur propre profit."
La Suédoise participait à un événement organisé en marge de la réunion annuel du Forum économique mondial dans la station de ski suisse, avec d'autres jeunes militantes pour le climat et le directeur général de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), Fatih Birol.
"Ma présence ici est un signal très important que je veux donner au monde", a déclaré ce dernier.
"Le changement climatique a besoin qu'on lui accorde davantage d'attention", et celle-ci "décroit", a-t-il déploré.
Et d'appeler à beaucoup plus investir dans les énergies propres, en particulier dans les pays émergents. "Il y a une transition en route, mais pas à la vitesse que nous aimerions voir", a-t-il dit. "Ce qui manque à mon avis, c'est la volonté politique internationale".
Greta Thunberg était accompagnée de trois autres militantes pour le climat : l'Équatorienne d'Amazonie Helena Gualinga, l'Ougandaise Vanessa Nakate et l'Allemande Luisa Neubauer.
Elles sont arrivées à Davos avec une pétition lancée cette semaine réclamant l'arrêt par les multinationales de l'exploitation des énergies fossiles. Le texte avait réuni plus de 910 000 signatures jeudi en début d'après-midi.
"Si vous n'agissez pas immédiatement, soyez prévenus que des citoyens du monde entier envisageront des actions légales pour vous mettre face à vos responsabilités. Et nous continuerons à manifester en grand nombre dans les rues", proclame la pétition, qui copie l'apparence d'une mise en demeure judiciaire.
"Un chemin très dangereux"
"Nous prenons un chemin très dangereux. Nous voyons déjà comment les gens souffrent sur le terrain", a souligné Helena Gualinga. "C'est complètement insensé de permettre cela (...) en investissant dans les énergies fossiles", a-t-elle fustigé, dénonçant "un comportement criminel".
Vanessa Nakate, qui, à certains moments de son intervention était au bord des larmes, a aussi regretté le manque d'attention porté à l'Afrique. "Ils se focalisent sur les pays privilégiés, laissant de côté des communautés qui souffrent depuis des décennies", parfois sans même un accès de base à l'électricité.
Ce n'est pas la première fois que Greta Thunberg vient à Davos pendant la réunion du Forum économique mondial. L'édition 2020 avait notamment été marquée par ses passes d'armes avec le président américain Donald Trump.
Il est temps de "paniquer" parce que "la maison brûle", martelait-elle déjà à l'époque.
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