Alsace : le prof d'histoire est cadre du groupe néofasciste Bastion social
Un professeur d'histoire remplaçant dans un lycée d'Alsace a été identifié comme appartenant au groupe néofasciste Bastion social, connu notamment pour les propos haineux et les violences de ses membres. L'établissement lui a demandé de démissionner, ce qu'il a refusé de faire invoquant le droit d'avoir ses opinions personnelles.
Les idées politiques d'un professeur peuvent-elles entraîner son exclusion? En principe non, dès lors que celles-ci ne transparaissent pas dans son enseignement. Mais un établissement privé alsacien est confronté à un cas particulier puisque l'enseignant en question fait partie d'un groupe néofasciste.
L'homme, professeur remplaçant d'histoire, a en effet été identifié par des parents d'élèves puis a reconnu être membre du Bastion social, rapportent les Dernières nouvelles d'Alsace. Le mouvement qui explique défendre "le droit fondamental pour chaque peuple de vivre dans sa patrie selon ses normes culturelles, religieuses, linguistiques et ethniques" traîne derrière lui un lourd passé.
Héritier du GUD (Groupe Union Défense) dont plusieurs membres ont été condamnés ces dernières années pour des propos ou agressions à caractère raciste ou homophobe, le Bastion social a poursuivi dans cette lignée depuis sa création en 2017, organisant des opérations "humanitaires" pour véhiculer son message, ou plus récemment en soutenant les gilets jaunes.
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Plusieurs membres ou fondateurs ont également été condamnés pour des faits de violences ou d'injures racistes. Son actuel leader, Valentin Linder, par ailleurs responsable de la section strasbourgeoise, a été promu après condamnation de son prédécesseur pour incitation à la haine raciale. Il n'hésite pas à poser sur les réseaux sociaux avec un fusil d'assaut ou des gants de free fight avec une référence au groupe de hooligans "Strasbourg offenders".
C'est donc un membre d'un groupe plus que sulfureux qui a été engagé par ce lycée catholique, lequel assure ne pas avoir eu connaissance des ses opinions au moment du recrutement. Il lui a demandé depuis de démissionner, ce qu'il a refusé au nom de la distinction entre ses opinions personnelesl et son enseignement. Celui-ci a été examiné par l'école et un inspecteur de l'Education nationale et n'a révélé aucun débordement.
Mais depuis que l'appartenance au Bastion social du professeur a été révélée, les regards des élèves ont changé, rapportent Les DNA. Le contrat de l'enseignant se terminera au plus tard le 8 mars prochain et ne sera pas renouvelé, a prévenu le lycée. "Il a signalé son cas au réseau des établissements catholiques de France. Du côté du secteur public, où le jeune prof d’histoire-géo pourrait tout à fait postuler en tant que remplaçant, l’académie de Strasbourg aurait décidé de lui fermer la porte au nom de la «déontologie de l’enseignant»", précise le journal.
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