Attentat déjoué en France : les propos de Reda Kriket en garde à vue
Depuis son arrestation jeudi 24 à Argenteuil, Reda Kriket, soupçonné de préparer un attentat en France, a été entendu de nombreuses fois par les enquêteurs avant sa mise en examen. Selon TF1, qui a eu accès aux procès-verbaux de la procédure, Reda Kriket, 34 ans, s'est défendu d'avoir fomenté un attentat sur le sol français. Entendu pour la première fois vendredi 25 mars au soir par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le terroriste présumé aurait fait savoir: "je n'ai rien à voir avec les attentats de Paris et de Bruxelles".
Reda Kriket s'est présenté aux enquêteurs comme un simple vendeur de "bibelots, de bijoux anciens" sur les marchés bruxellois afin de justifier ses nombreux allers-retours entre la région parisienne et la Belgique.
Il reconnaît toutefois avoir loué l'appartement d'Argenteuil (Val-d'Oise), perquisitionné dans la soirée du jeudi 24, sous un faux nom à l'été 2015. En revanche, il s'est défendu d'être le propriétaire de l'arsenal impressionnant qui y a été retrouvé -une quinzaine d'armes automatiques et de nombreux produits explosifs, destinés, selon le procureur de la République François Molins, à une "action terroriste imminente". "Un matériel de fou", a reconnu le suspect mais en ce justifiant: "on m'a donné de l'argent pour prendre l'appartement pour une année de location. J'étais chargé de trouver un appartement et de le garder, et aussi de garder ce qui était à l'intérieur".
Concernant le supposé commanditaire de la livraison de l'impressionnant arsenal retrouvé dans "l'appartement conspiratif": "il ne parle pas bien le français, il est Maghrébin, il est Libyen, et sa kounia (son nom de guerre NDLR) est Abou Badr (...) C'est une personne d'un certain âge, plus âgée que moi, plus de cinquante ans". Et d'ajouter: "je l'ai connu par un frère de Belgique Il m'avait juste demandé de lui trouver un appartement pour gagner des bonnes actions (...) Je sais que quand les bidons et les produits chimiques sont arrivés, il passait dans l'appartement".
Selon Reda Kriket, c'est le dénommé Abou Badr seul qui se chargeait de la manipulation des produits chimiques. Lui se serait seulement chargé de quelques recherches sur Internet à sa demande, "pour du matériel en verre de chimie, de laboratoire, des récipients". Abou Badr aurait depuis quitté la France pour gagner la Syrie.
Quant à savoir si le suspect est parti faire la djihad en Syrie, Reda Kriket reconnaît uniquement un voyage en Turquie en 2014. Où il est resté, supposément, jusqu'en janvier 2015. "Mon ex-compagne est turque", a expliqué à la police l'homme: "je me suis occupé d'un chat trouvé sur place, et j'ai soigné mes dents".
Les enquêteurs -convaincus qu'il était membre d'un commando plus vaste avec ses suspects Anis Bahri, Rabah Meniker et Abderrahmane Ameroud- lui demandent s'il y a un lien entre ces 5 passeports et les 5 Kalachnikov découvertes également dans l'appartement: "c'est vraiment un hasard", a juré Kriket, avant d'ajouter qu'il préfèrait garder le silence.
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