Attentat en Isère : les éléments qui mènent à la piste islamiste

Près de six mois après les attentats de Paris, qui avaient fait 17 morts, une attaque est survenue vers 10h ce vendredi dans une usine de l'Isère, faisant un mort et deux blessés légers. Plusieurs pistes mènent au terrorisme islamiste.

Deux hommes ont pénétré en voiture dans une usine de gaz à Saint-Quentin-Fallavier, au nord-ouest de Lyon, en Isère, et ont percuté des bombonnes, provoquant une explosion qui a fait des blessés ce vendredi matin. Par ailleurs une tête d’homme avec des inscriptions en arabe a été accrochée sur le grillage de l’usine. Le ou les terroristes avaient avec eux un drapeau islamiste. L'un d'eux a été interpellé.

Plusieurs éléments mènent vers la piste du terrorisme islamiste.

> Tout d'abord le modus operandi des terroristes présumés, celui de l'attentat commis par le biais d'une voiture-bélier. Les attentats qui ensanglantent l'Irak et la Syrie, où sévit le groupe Etat islamique (EI), sont régulièrement provoqués par des voitures bourrées d'explosifs et précèdent généralement des assauts terrestres.

> Ce même groupe menace régulièrement à travers des messages audio et des vidéos la France, qui participe aux bombardements de la coalition internationale contre lui. Les membres de l'EI demandent à leurs sympathisants en France de commettre des attentats sur le sol français s'ils ne peuvent pas rejoindre les terres de djihad ("faire la Hijra") et le "califat islamique" en Syrie en Irak (le "Sham"). Dans ces messages, les djihadistes appellent à attaquer les "mécréants" par tous les moyens, même sans armes et notamment en lançant des voitures dans des foules ou des lieux sensibles.

> La décapitation fait aussi partie des éléments qui mènent à la piste islamiste. En effet, des images d'égorgement et de décapitation perpétrés contre des civils ou des soldats prisonniers par les djihadistes des différents groupes terroristes installés au Moyen-Orient et au Maghreb sont diffusées régulièrement sur les réseaux sociaux. Ce vendredi, la tête d'un homme décapité, couvert d'inscriptions en arabe, a été retrouvée accrochée aux grilles de l'usine à proximité de drapeau portant des inscriptions vraisemblablement islamistes.

> Enfin, le mois du Ramadan qui a débuté le 18 juin dernier est généralement propice à la commission d'attentats.

Une enquête en flagrance sur les évènements de ce vendredi matin a été confiée à la sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).