Attentats de Paris : des victimes veulent attaquer l'Etat en justice

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 juillet 2016 - 21:30
Image
Une rose à la place d'un impact de balle.
Crédits
©Pascal Rossignol/Reuters
L'enquête parlementaire a révélé des failles dans le suivi des personnes visées dans des enquêtes antiterroristes.
©Pascal Rossignol/Reuters
Dix-sept victimes des attentats du 13 novembre ont mandaté leur avocate pour attaquer la responsabilité de l'Etat. Elles s'appuient notamment sur les failles relevées par la commission d'enquête parlementaire, et le jugement défavorable à l'Etat rendu mardi dans l'affaire Mohamed Merah.

Plusieurs victimes des attentats du 13 novembre ont annoncé ce mardi 12 leur intention de déposer un recours contre l'Etat devant le tribunal administratif de Paris en raison selon eux de "défaillances" susceptibles d'engager sa responsabilité, a-t-on appris de leur avocate, confirmant une information de BFMTV.

L'avocate Samia Maktouf a dit à l'AFP vouloir "rentrer dans la brêche ouverte" par le tribunal administratif de Nîmes qui a jugé mardi l'Etat partiellement responsable de la mort d'un soldat le 15 mars 2012 à Montauban, l'une des sept victimes des expéditions meurtrières du djihadiste Mohamed Merah. La juridiction a estimé que "la décision de supprimer toute mesure de surveillance" visant le délinquant toulousain inscrit au fichier S est "constitutive d'une faute".

Mandatée par 17 victimes des attentats du 13 novembre, l'avocate a dit qu'elle voulait de la même façon que "la responsabilité de l'Etat" soit engagée en raison selon elle de "défaillances" au sein de certains services, notamment judiciaires.

Cette requête, qui n'a pas encore été déposée, vise les "dysfonctionnements révélés par le rapport de la commission d'enquête parlementaire" sur les attentats de 2015, en particulier le suivi des personnes visées dans des enquêtes antiterroristes.

L'avocate cite ainsi le cas de Samy Amimour, assaillant du Bataclan, qui avait pu partir en Syrie en 2013 après avoir violé son contrôle judiciaire. Alors qu'il était visé par une interdiction de sortie du territoire et privé de son passeport, il avait prétexté la perte de papiers d'identité pour demander en préfecture un nouveau document d'identité, selon la commission.

Pour l'avocate, les autorités judiciaires "auraient dû tirer la sonnette d'alarme dès qu'Amimour a échappé à son contrôle judiciaire". L'avocate avait déjà annoncé en mai sa volonté de déposer un recours contre l'Etat belge, coupable à ses yeux de défaillance dans la surveillance des frères Abdeslam.

 

À LIRE AUSSI

Image
 Des fleurs ont été déposées devant le Bataclan qui a payé le plus lourd tribut lors des attentats de vendredi 13 à Paris.
Attentats de janvier et de novembre : la commission parlementaire rend ses conclusions
Près de huit mois après les attaques djihadistes les plus meurtrières jamais perpétrées en France, et au terme de quelque 200 heures d'auditions, la commission d'enquê...
05 juillet 2016 - 09:14
Politique
Image
Attentats Paris 13 nov 2015 Bataclan Cordon Police
Attentats de Paris : malgré ses efforts, la France "n'était pas prête"
La commission d'enquête parlementaire sur les attentats en 2015 livre ses conclusions: la France n'avait pas suffisamment pris la mesure du risque, même s'il n'y a pas...
05 juillet 2016 - 13:46
Société
Image
Attentats Paris 13 nov 2015 Bataclan Fleurs
Attentats de Paris : la mère d'une victime veut porter plainte contre la Belgique
La mère d'une victime du Bataclan a décidé de porter plainte contre la Belgique, qu'elle accuse d'"inaction" dans la surveillance des auteurs des attaques. Nadine Ribe...
19 janvier 2016 - 12:25
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.