Attentats de Trèbes : nouvelles révélations sur l'enquête et la mort d'Arnaud Beltrame

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 16 avril 2018 - 09:49
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Le portrait du lieutenant-Colonel Arnaud Beltrame parmi des bouquets de fleurs, à la gendarmerie de Carcassonne, le 25 mars 2018
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© Eric CABANIS / AFP
Des enregistrements audio de l'attentat de Trèbes stipulent qu'il s'est déroulé 10 minutes entre l'assaut du gendarme Beltrame et l'intervention des forces de l'ordre.
© Eric CABANIS / AFP
D'après les bandes audio enregistrées lors de la prise d'otage au Super U de Trèbes, dans l'Aude, dix minutes se sont écoulées entre l'assaut d'Arnaud Beltrame et l'intervention des forces de l'ordre. La gendarmerie, chargée de l'enquête, n'a pas voulu faire de commentaire.

Pourquoi la gendarmerie a-t-elle mis dix minutes à intervenir dans le Super U de Trèbes alors que le lieutenant-colonel Beltrame avait déjà donné l'assaut? C'est ce qui ressort des enregistrement issus de l'enquête entourant les attentats de l'Aude, survenus le vendredi 23 mars.

D'après Le Parisien, un minutage des faits a été réalisé par les enquêteurs chargés de faire la lumière sur le drame. Cette chronologie a été rendue possible grâce à des enregistrements audio.

A voir aussi: Attentats dans l'Aude - le Super U de Trèbes rouvre ses portes dans l'émotion

Le lieutenant-colonel Beltrame, qui a reçu un hommage national aux Invalides, avait en effet laissé son portable allumé lorsqu'il s'était livré au terroriste Radouane Lakdim.

Ce dernier est donc arrivé sur les lieux à 10h39 précisément. Il était au volant d'une Opel Corsa, préalablement volée. Armé d'un pistolet de calibre 7,65 mm, il est entré dans le Super U de Trèbes où se trouvaient une cinquantaine de personnes. Le chef boucher, sera immédiatement tué par balle alors qu'il se trouvait à la caisse.

Un vingtaine de minutes plus tard, les forces de l'ordre sont arrivées sur place et ont immédiatement bouclé le périmètre. Les opérations ont été gérée par les hommes du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Carcassonne, duquel Arnaud Beltrame faisait partie.

Lui et ses hommes ont très rapidement investi le premier étage du magasin, ou se trouvait la salle de vidéosurveillance. C'est à ce moment qu'une grande majorité des otages a été libérée et que Radouane Lakdim s'est retranché dans la salle des coffres, emportant avec lui une hôtesse de caisse du magasin.

C'est pour se substituer à cette femme que le lieutenant-colonel Beltrame est entré en contact avec le terroriste. Sans gilet pare-balles ni arme, le militaire est devenu lui-même otage. Mais pour que ses collègues puissent intervenir plus facilement, le gendarme a laissé son portable allumé: c'est d'ailleurs grâce à cela que les enquêteurs disposent d'enregistrements audio.

Tout au long de cette prise d'otages, Radouane Lakdim a été en contact avec un négociateur issu du GIGN. Celui-ci n'a cependant pas réussi à le raisonner.

Après être sorti une fois de la sale des coffres, à 13h10, le terroriste s'est à nouveau réfugié dans la pièce et un peu plus d'une heure plus tard, son otage tentera de le désarmer: "assaut, assaut!", est-il d'ailleurs possible d'entendre sur l'enregistrement.

Pourtant les forces de l'ordre ne sont intervenues que dix minutes après. Pourtant "le rapport d’intervention transmis à la justice ne mentionne pas ce délai".

"Il était nécessaire de localiser et évaluer les piégeages avant de les neutraliser", s'est justifiée une source proche du dossier: trois explosifs ont en effet été retrouvés sur les lieux.

Le lieutenant-colonel Beltrame a lui succombé à ses blessures. Il a été victime de blessures par balles au pied et au bras et a reçu un coup de poignard mortel au niveau de la trachée.

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