Au moins deux agents tués dans l'attaque d'un fourgon pénitentiaire
Incarville, France - Au moins deux agents pénitentiaires sont décédés mardi matin dans l'attaque de leur fourgon transportant un détenu, un événement rare qui a suscité l'émoi jusqu'au sommet de l'Etat, le président français évoquant "un choc pour nous tous".
"Un convoi pénitentiaire a été attaqué dans l’Eure (nord-ouest). Deux de nos agents pénitentiaires sont décédés, trois sont gravement blessés. Toutes mes pensées vont aux victimes, à leur famille et à leurs collègues", a déclaré sur X (ex-Twitter) le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti.
Il a précisé qu'il se rendait à "la cellule de crise" de son ministère.
Une source de la gendarmerie a précisé que le bilan de cette attaque, qui s'est déroulée au péage d'Incarville, entre Rouen et Evreux, était de deux morts et trois blessés graves, dont au moins un en urgence absolue.
Une source policière locale a indiqué de son côté qu'un troisième agent était décédé dans l'attaque.
"Trois agents de la pénitentiaire sont décédés victimes de tirs de fusil à pompe" lors de l'attaque vers 11H00 (09H00 GMT) "à la voiture bélier" au péage d'Incarville d'un fourgon qui transportait un détenu, a précisé cette source. Celui-ci a pris la fuite.
Lors d'une extraction judiciaire entre Evreux et Rouen, "un homme s'est évadé et pour procéder à cette évasion, ses complices n’ont pas hésité à tirer sur les escortes à l’arme lourde", a relaté le ministre de la Justice.
Dans cette attaque, "deux hommes sont morts", a-t-il poursuivi, indiquant que les derniers morts dans l'administration pénitentiaire remontaient "à 1992".
L'un d'eux était marié et avait deux enfants qui devaient fêter leurs 21 ans dans deux jours tandis que l'autre "laisse une femme enceinte de cinq mois".
Trois autres hommes sont "gravement blessés, actuellement hospitalisés", a ajouté M. Dupond-Moretti, précisant que le pronostic vital de l'un d'eux était engagé.
Le ministre doit se rendre dans l'après-midi à Caen pour rencontrer les collègues des agents pénitentiaires
- "La Nation aux côtés des familles" -
"L’attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l'administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous", a réagi Emmanuel Macron sur le réseau social X. "La Nation se tient aux côtés des familles, des blessés et de leurs collègues. Tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime afin que justice soit rendue au nom du peuple français. Nous serons intraitables", a ajouté le président français.
Selon une autre source policière, l'attaque a été menée par un commando de plusieurs malfaiteurs qui ont utilisé deux véhicules.
L'un de ces véhicules a été retrouvé peu après les faits, "carbonisé", dans un lieu qui n'a pas été précisé par cette source.
La première source policière a indiqué que les malfaiteurs avaient pris la fuite et que l'un d'eux avait été blessé.
Sur l'autoroute A154, au péage d'Incarville, où le trafic a été interrompu, se trouvaient plusieurs véhicules de police et une tente blanche a été dressée, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.
"Condoléances sincères et attristées aux familles endeuillées et aux agents du ministère de la Justice. Le plan + Épervier+ a été déclenché. Tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver ces criminels. Sur mon instruction, plusieurs centaines de policiers et de gendarmes sont mobilisés", a pour sa part écrit sur X le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.
200 gendarmes sont engagés, principalement des gendarmes départementaux et des motards de l'Eure mais également des départements voisins, ainsi qu'un hélicoptère, a détaillé une source de la gendarmerie.
Le GIGN, l'unité d'intervention d'élite de la gendarmerie française, de Satory (région parisienne) se rendait sur place à la recherche du détenu évadé et de ses complices, selon la gendarmerie.
Le détenu en fuite est né en 1994, selon une source proche du dossier.
L’Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) a été saisi, a ajouté cette même source.
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