Crash de la GermanWings : le retour d'Andreas Lubitz dans l'actualité
Il avait disparu de l'actualité depuis plus d'un mois. Andreas Lubitz, le copilote de l'Airbus de la GermanWings tenu pour responsable du crash qui a fait 150 morts le 24 mars dans les Alpes frnçaises, a de nouveau fait la une des journaux du monde entier, des sites internet et des chaîne de télévision en continu cette semaine.
On a reparlé de lui car le BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile) a mis en ligne, mercredi 6 mai, son rapport préliminaire sur le crash de l'avion. Le document confirme ce que l'on savait déjà: Andreas Lubitz a volontairement précipité l'appareil contre la montagne, après avoir attendu que le pilote soit sorti du cockpit pour régler la trajectoire de l'avion vers le sol.
Mais la nouvelle information qui ressort de ce rapport de 30 pages est que le copilote avait déjà brièvement effectué cette manœuvre lors du vol aller, entre Düsseldorf et Barcelone, le matin même: "plusieurs sélections temporaires d’altitude vers 100 pieds (30 mètres) avaient été enregistrées au cours de la descente du vol précédent celui de l’accident, alors que le copilote était seul dans le poste de pilotage".
Ces manœuvres, qui n'ont duré que quelques secondes, n'ont pas eu d'effet sensible et n'avaient pas été repérées dans un premier temps. Ce n'est que l'examen approfondi de la boîte noire qui a permis cette découverte. Première tentative avortée de son geste fatal ou répétition avant le vol retour? On ne le saura sans doute jamais. A moins que le rapport définitif du BEA en révèle plus.
Car "l'enquête de sécurité continue, en s’appuyant notamment sur l’analyse détaillée des renseignements sur le personnel navigant, ainsi que sur les informations des enregistreurs de vol et des radiocommunication", souligne le BEA, qui doit remettre son rapport définitif dans un délai d’un an après l’accident, selon la réglementation de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) .
En conclusion de son rapport préliminaire publié ce 6 mai, le BEA pose deux questions principales, auxquelles il tentera de répondre. La première: "Comment et pourquoi des pilotes peuvent se retrouver dans un poste de pilotage avec l’intention d’entraîner la perte de l’aéronef avec ses occupants?", malgré les réglementations imposant des critères médicaux et des politiques de recrutement spécifiques pour le personnel navigant technique. "L’enquête recherchera à comprendre l’équilibre existant entre le secret médical et la sécurité des vols", souligne le BEA.
La deuxième question concerne la sûreté en poste de pilotage: "L’enquête recherchera à comprendre les compromis qui ont été faits entre les exigences de sûreté, notamment celles qui ont fait suite aux attentats du 11 septembre 2001, et les exigences de sécurité des vols. Dans ce cadre, elle s’intéressera notamment au système de verrouillage des portes de cockpits et aux procédures d’accès et de sortie du poste de pilotage".
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