Daech : les parents d'un soldat syrien égorgé portent plainte contre Maxime Hauchard
Les parents d'un soldat du régime syrien, égorgé par des membres de Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique), ont porté plainte en France contre un djihadiste français, Maxime Hauchard, qui serait impliqué dans l'assassinat de leur fils.
Selon le journal Le Monde, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a déclaré "recevable" jeudi 24 septembre la constitution de partie civile d’une famille syrienne dans une information judiciaire concernant les exactions présumées de ce djihadiste français dans le conflit syrien.
Il y a dix mois ce militaire syrien, Ghaisse M., officier de cavalerie en poste à Raqqa, avait été décapité près de Homs avec 16 autres prisonniers (dont le journaliste américain Peter Kassig) par les combattants de Daech.
Une exaction qui avait été diffusé dans une vidéo de propagande du groupe terroriste. On y voit notamment le Normand Maxime Hauchard se saisir d'un couteau, ce qui donne matière à poursuite en France selon l'avocat de la famille, maître Delinge.
Ghaisse M. avait été fait prisonnier à Raqqa alors qu'il se battait contre des membres de l'Armée syrienne libre (ASL). Il avait donc été retenu en otage et une demande de rançon d'un montant de 20 millions de livres syriennes (plus de 80.000 euros) avait été envoyée à ses parents.
Le militaire kidnappé aurait ensuite été échangé avec le Front al-Nosra (branche d'Al-Qaïda en Syrie) dans la ville de Deir ez-Zor avant d'être livré à l'État islamique en dépit d'un versement de 2,5 millions de livres syriennes (plus de 10.000 euros) payé par sa famille.
Pour l’avocat, "tout ça n'est pas abstrait. Derrière le djihad, derrière al-Nosra ou derrière l'État islamique, il y a des familles qui ont perdu des proches, des enfants", explique-t-il a-t-il expliqué sur RTL. "Ce n'est pas une balade, les Français qui vont en Syrie, c'est incorporer un groupe dont l'activité principale reste le meurtre. C’est aussi le viol, la torture (...). J'espère qu'il y aura une prise en considération de la parole de mes clients et qu'on puisse admettre comme indispensable de donner la voix à toutes les victimes syriennes des terroristes français", a-t-il conclu.
Toutefois, l'enquête n'a que peu de chance d'aboutir pour l'heure, la France ayant rompu ses relations diplomatiques et sa coopération judiciaire avec le régime de Bachar al-Assad qu'elle considère comme le principal responsable de la guerre en Syrie. Lundi 28, François Hollande a rappelé à l'ONU la position de la France en présentant le départ du dictateur syrien comme préalable à tout règlement de la crise syrienne.
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