Gens du voyage : des aires inhospitalières et insalubres
Autoroute, usine désaffectée, aéroport, voies rapides, zone polluée… Un environnement malheureusement habituel pour les gens du voyage. William Acker, un jeune juriste, vient de publier dans son livre « Où sont les gens du voyage », aux éditions du commun, une enquête titanesque. Il y dévoile la cartographie des localisations des aires des gens du voyage. Un constat en ressort : elles sont dans des zones qui sont « dans leur très grande majorité reléguées et polluées », tweete-t-il sur son compte suivi par plus de 13 000 abonnés.
Des lieux indésirables
Le point de départ qui a motivé le jeune juriste de mener cette enquête : l’incendie de l’usine Lubrizol en 2019. Les plus proches riverains étaient les gens du voyage. Cette étude s’appuie sur des critères assez factuels : la proximité des zones habitables, les nuisances sonores et sanitaires et la distance à la mairie. Une ségrégation spatiale évidente apparait. Le journaliste Alexandre-Reza Kokabi a voulu également mener son enquête de son côté dans l’émission La Terre au carré, une émission d’environnement sur France Inter. Pour cela, il a décidé d’aller à la rencontre des Voyageurs de Tremblay-en-France, « au pied des pistes d’un aéroport ». Reporterre raconte que « c’est un lieu indésirable ».
Des effets néfastes sur la santé
Outre le fait que ces aires d’accueil ne sont pas agréables, il y a plus grave : les conséquences sur leur santé. Jean, dans le reportage de Reporterre, explique qu’il « retrouve régulièrement des tâches huileuses sur les caravanes » : les effluves de kérozène leur arrivent jusqu’au nez, quand ce n’est pas couvert par l’odeur de la mort, à cause du crématorium, situé à quelques mètres du campement. Selon une étude publiée en 2020, par l’université Gustave Eiffel, les bruits d’avion seraient associés à une augmentation de 18% du risque de mortalité par une maladie cardiovasculaire. Maux de tête récurrents, espérance de vie diminuée de 15 ans selon des études… « Combien de temps allons-nous accepter que des personnes vivent, respirent pendant toute leur vie les gaz des pots d’échappement, le kérosène et le rejet des usines », se demande Alexandre-Reza Kokabi.
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