Grève illimitée : le Vigi, un syndicat de police, appelle à rejoindre les gilets jaunes
C'est une voix discordante au sein des syndicats de forces de l'ordre. Le Vigi a déposé un préavis de grève illimitée à partir de samedi 8, jour de l'acte 4 des gilets jaunes et a appelé à rejoindre le mouvement de contestation qui dépasse désormais la simple hausse des prix des carburants.
"Il est temps de s’organiser légalement et d’être solidaire avec eux, pour l’avantage de tous", écrivent les responsables de l'organisation syndicale dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux mercredi 5. "Les revendications portées par le mouvement des gilets jaunes nous concernent tous. Il est temps de s'organiser légalement et d'être solidaire avec eux, pour l'avantage de tous", précise le document.
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Le syndicat dénonce également l'envoi en première ligne de policiers samedi lors de la nouvelle journée de mobilisation des manifestants. "Notre hiérarchie va encore nous envoyer prendre les coups à sa place et à la place du gouvernement", dénonce le syndicat. Et d'ajouter: "Nous savons que nous aurons des blessés et nous craignons d’avoir des morts parmi nous".
Les auteurs du communiqué critiquent la "prime" exceptionnelle que leur a promis Emmanuel Macron, dont le montant serait "inférieur au coût des heures sup’ sur la journée du 1er décembre". Un geste également dénoncé par les autres syndicats policiers qui ne se joignent pour l'instant pas à cet appel à la grève. Le préavis déposé par le Vigi concerne "les personnels administratifs, techniques, scientifiques et ouvriers d'état/cuisiniers du ministère de l'Intérieur", dans la mesure où les personnels d'active n'ont pas le droit de se mettre en grève.
Le Vigi, une émanation de la CGT, est un syndicat ultraminoritaire dans la police: il n'a obtenu que 3,6% des suffrages lors des dernières élections professionnelles.
Face à la fronde des gilets jaunes, qui menacent de réinvestir Paris samedi 8 malgré des concessions du gouvernement, la présidence française a dit craindre "une très grande violence" et a appelé au calme. "Nous avons des raisons de redouter une très grande violence", a fait savoir mercredi soir la présidence, tandis que se multiplient les appels à une nouvelle mobilisation des contestataires partout en France.
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