Hausse des agressions contre les pompiers : "Malheureusement on s'adapte" (syndicat)
Ce sont 2.280 sapeurs-pompiers qui ont déclaré avoir été agressés en 2016 selon une note de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée ce mercredi 15. Une hausse de 17,6% en un an qui "ne surprend pas du tout" Jean-Michel Piedallu, Secrétaire général du Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels et personnels administratifs techniques et spécialisés (SNSPP-PATS).
Pour lui, ces chiffres sont à interpréter notamment parce qu'"aujourd'hui, le sujet n'est plus tabou, des dépôts de plaintes sont réalisés, mais pas toujours". Il est donc envisageable que cette libération relative de la parole, marquée en novembre par plusieurs mouvements de grève des sapeurs-pompiers, soit en partie à l'origine de cette hausse. Un autre phénomène est également inquiétant pour le syndicaliste: "les agresseurs ont de moins en moins de mal à s'attaquer à l'individu. Avant on était plus sur de la provocation verbale, des crachats". Le nombre de jours d'arrêt de travail consécutifs aux agressions a d'ailleurs explosé en 2016 avec une hausse de 36,1%.
Et au-delà de ces chiffres annuels, c'est une "situation qui persiste" d'année en année que dénonce Jean-Michel Piedallu. "J'ai toujours eu peur que cela se banalise. Et on ne peut plus nier que les agressions font partie du travail. Malheureusement, on s'adapte". Cette situation, précise-t-il, dépasse largement le cadre des banlieues.
Face à cette problématique, la solution est simple pour lui. "Du personnel. On supprime des postes dans tous les centres de secours. Hier nous étions six dans un camion, aujourd'hui nous sommes quatre. Si nous pouvions systématiquement être accompagnés par les gendarmes ou les policiers se serait parfait, mais ils n'ont pas les ressources".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.