Hépatite B : la justice reconnaît le lien entre la vaccination d'une puéricultrice et sa maladie

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 10 mai 2016 - 15:38
Image
Une personne se fait vacciner contre la grippe.
Crédits
©Rogelio V.Solis/Sipa
Selon le tribunal administratif: ""le lien de causalité entre la vaccination (...) et la myofasciite à macrophages dont (la plaignante) souffre, doit être considéré comme établi".
©Rogelio V.Solis/Sipa
Une auxiliaire de puériculture a obtenu gain de cause après avoir développé une maladie musculaire. La justice a reconnu que cette pathologie était due au vaccin contre l'hépatite-B qu'elle avait dû recevoir dans le cadre de son activité professionnelle.

La justice a reconnu le lien entre la vaccination contre l'hépatite-B, réalisée il y a 23 ans sur une auxiliaire de puériculture de l'Isère, et la maladie musculaire qui lui a valu un arrêt de travail non indemnisé depuis 2010.

Dans un arrêt du 4 mai, la cour administrative d'appel de Lyon réforme ainsi un jugement du tribunal administratif de Grenoble du 23 septembre 2014, souligne dans un communiqué Me Hervé Gerbi, l'avocat de la plaignante, aujourd'hui âgée de 65 ans. Et elle ordonne que la victime perçoive ses salaires "depuis sa mise en disponibilité d'office en 2010".

Après une vaccination en 1993 dans le cadre de son activité professionnelle, puis un rappel en 1999, cette auxiliaire puéricultrice d’Échirolles avait développé, deux ans plus tard, une myofasciite à macrophages, qui se caractérise par une fatigue chronique, des douleurs articulaires et musculaires et des troubles cognitifs.

Dans son arrêt, la cour souligne que la plaignante n'avait "jamais manifesté de symptômes invalidants antérieurement" à ces vaccins contre l'hépatite-B, et "qu'il ressort du rapport d'expertise du 26 août 2011 qu'elle présente des lésions musculaires de myofasciite à macrophages traduisant la persistance in situ, prolongée dans le temps, d’hydroxyde d'aluminium (stimulant immunitaire), des années après l'injection intramusculaire d'un vaccin contenant ce composé comme adjuvant".

Elle considère que "le lien de causalité entre la vaccination contre l'hépatite-B subie dans le cadre de l'obligation vaccinale liée à son activité professionnelle et la myofasciite à macrophages dont elle souffre, doit être considéré comme établi" et que sa maladie "doit être considérée comme imputable au service".

Le 9 mars, la justice a rendu un non-lieu dans l'enquête sur le vaccin contre l'hépatite-B, mis en cause dans l'apparition de certaines maladies neurologiques telles que la sclérose en plaques, après dix-sept ans d'instruction. Conformément aux réquisitions du parquet, la juge d'instruction parisienne a conclu à l'absence de "causalité certaine", ne retenant pas de "faute d'imprudence ou de négligence" des mis en cause.

Pour Me Gerbi, l'arrêt de la cour administrative de Lyon "démontre, si besoin était, que le combat pour la reconnaissance des victimes de vaccination et la transparence des risques sanitaires n'est pas achevé".

Fait rarissime, en 2014, l’État a été condamné à verser 2,4 millions d'euros à une ancienne infirmière ayant déclaré une sclérose en plaques après des injections contre l'hépatite B reçues à partir de 1991 dans le cadre de son activité professionnelle.

À LIRE AUSSI

Image
Vaccination Illustration
Vaccination : un site d'informations pour tout savoir
Dans le cadre de la semaine européenne de la vaccination, qui se tient jusqu'au 30 avril, le gouvernement a lancé son site d'informations intitulé Vaccination Info Ser...
26 avril 2016 - 14:00
Société
Image
Photo d'illustration du vaccin contre la grippe.
Vaccins : face à la défiance, Marisol Touraine lance un débat public
Face à une défiance croissante des Français envers la vaccination et "des signes préoccupants", la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé ce mardi le lancemen...
12 janvier 2016 - 13:30
Société
Image
Vaccination Illustration
Refus de vacciner leur enfant : 2 mois de prison avec sursis pour le couple
Pour avoir refusé de faire vacciner leur enfant en 2014, un couple a été condamné à deux mois de prison avec sursis. Ils jugent que le vaccin présente plus de risques ...
07 janvier 2016 - 19:25
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.