Immunité diplomatique : le dealer qui narguait les policiers à Villejuif renvoyé au Cameroun
L'immunité diplomatique du dealer présumé qui narguait les policiers à Villejuif n'a pas été levée, il ne pourra donc pas être arrêté. Mais les autorités françaises auraient en revanche obtenu que celui-ci soit reconduit au Cameroun ce vendredi 22.
Les forces de l'ordre ne devraient donc plus avoir à supporter les fanfaronneries et les insultes de ce jeune homme de 20 ans, fils d'un personnel de l'ambassade camerounaise. Vendredi 15, des policiers de la brigade des stupéfiants ignorant son statut mais le soupçonnant d'organiser de petites livraisons de cannabis l'ont interpellé à son domicile, ont saisi plusieurs téléphones portables et près de 500 euros en liquide. Mais l'homme a alors fait valoir son immunité diplomatique.
Voir: Dealer couvert par l'immunité diplomatique à Villejuif: des élus interpellent le gouvernement
L'affaire avait provoqué la réaction de plusieurs politiques notamment de la président de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et du maire (LR) de Villejuif Franck Le Bohellec. Tous deux demandaient au gouvernement d'agir afin de faire cesser cette situation contre laquelle les forces de l'ordre ne pouvaient rien.
La polémique a attiré l'attention du Quai d'Orsay et, interrogé par Le Parisien, le sénateur (LR) Christian Cambon, président de la commission des Affaires Etrangères, a assuré jeudi: "J’ai eu l’ambassadeur au téléphone (...) Il m’a confirmé que sa place était réservée dans un avion pour Yaoundé", la capitale du Cameroun.
Le jeune homme était soupçonné d'importer du cannabis en France et d'en organiser la revente notamment par le biais de jeunes mineures.
Les agents diplomatiques, le personnel administratif et technique d’une ambassade ainsi que leurs familles bénéficient en effet d’une immunité complète. Ils ne peuvent donc être ni arrêtés, ni détenus. Son domicile ne peut faire l'objet d'une perquisition sauf autorisation du chef de la mission diplomatique (source ministère des Affaires étrangères).
En cas de crime grave, les fonctionnaires consulaires de carrière et leurs familles peuvent être interpellés, mais le jeune Camerounais n'appartient pas à cette catégorie et le trafic de stupéfiants est un délit, pas un crime.
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