Incendie sur le site pétrochimique de Berre-L'Etang : la piste criminelle privilégiée
Au lendemain de l’incendie survenu sur le site pétrochimique Lyondellbasell à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), classé Seveso, les enquêteurs privilégient de plus en plus la piste de l’hypothèse criminelle.
Mardi 14 vers 3h du matin, deux explosions ont retenti sur le site Lyondellbasell, la première venant d’une cuve pleine d’essence et la seconde d’une autre remplie de naphtaline, un liquide hautement inflammable. Les deux cuves étant situées à 500 mètres l’une de l’autre, la direction du site pétrochimique s’est dite incapable d’expliquer chimiquement la simultanéité des explosions. Par conséquent, les enquêteurs ont rapidement envisagé la thèse d’un acte volontaire et le parquet d’Aix a ouvert une enquête pour "destruction par incendie".
Par ailleurs, alors qu’ils inspectaient les 18 kilomètres de clôture entourant le site, les enquêteurs ont découvert plusieurs trous dans les grillages, rapporte La Provence. Si ces ouvertures s’avéraient récentes, cela pourrait signifier que des individus se s’en sont servit pour s’introduire illégalement sur le site pétrochimique.
Alarmé par l'hypothèse d’un acte de malveillance, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve à écrit mardi aux préfets de zone de sécurité et de défense, de région et de département, dans le but de renforcer la sécurité des sites industriels, informe Le Parisien.
Dans ce document, le ministre les appelle à contacter immédiatement les responsables des sites industriels sensibles de leur département, particulièrement ceux classés SEVESO (1.171 en France), afin qu’ils effectuent une inspection minutieuse de toutes les installations. Il s’agit notamment de vérifier le bon fonctionnement du système de vidéoprotection et de recenser d’éventuels autres points sensibles, susceptibles d’être visés par des actes de malveillance.
La directive Seveso est le nom générique d’une série de directives européennes qui imposent aux États membres de l'Union européenne d'identifier les sites industriels dans lesquels un accident pourrait entraîner des conséquences immédiates graves pour le personnel, les riverains et l'environnement et d'y maintenir un haut niveau de prévention.
Début juillet, des malfaiteurs avaient dérobé des explosifs sur le site militaire de Miramas, d’ailleurs situé à une trentaine de kilomètres de Berre-L’Etang. Interrogé mardi sur un éventuel lien entre ces deux incidents, le sous-préfet d’Istres, Jean-Marc Sénateur, a estimé que les enquêteurs"pouvaient se poser la question", mais qu’il était trop tôt pour établir une telle connexion.
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