"Jungle" de Calais : un photographe et des policiers légèrement blessés après des affrontements

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 02 octobre 2016 - 11:42
Image
Des policiers durant le démantèlement de la "jungle" de Calais.
Crédits
©Philippe Huguen/AFP
Des heurts violents ont opposé samedi pendant trois heures devant l'entrée de la "Jungle" de Calais des migrants et militants très déterminés aux forces de l'ordre.
©Philippe Huguen/AFP
Des heurts violents, les plus sérieux depuis fin février, ont opposé samedi pendant trois heures devant l'entrée de la "Jungle" de Calais des migrants et militants très déterminés aux forces de l'ordre, au surlendemain de l'interdiction d'une manifestation de soutien aux réfugiés prévue sur place.

Le bilan est de quatre blessés à proximité de la "Jungle de Calais", trois CRS légèrement touchés et un photographe de l'AFP, tous par des jets de projectile, selon la préfecture du Pas-de-Calais et l'AFP. Un responsable du syndicat SGP Police-FO, Gilles Debove, a parlé de dix blessés, dont un hospitalisé, et fait état de sept véhicules des forces de l'ordre endommagés.

La "Jungle" de Calais, promise à être démantelée avant l'hiver, a connu une poussée de fièvre, avec des images de face-à-face violent entre migrants et forces de l'ordre que l'on n'avait plus revues depuis le début du démantèlement, le 29 février, de la partie Sud du plus grand bidonville de France. Ces affrontements avaient fait cinq blessés.

La préfecture avait décidé jeudi d'interdire la manifestation de la "Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants (CISPM)", estimant que les risques de troubles à l’ordre public étaient caractérisés.

Pour motiver sa décision, les services de l'Etat rappelaient l'envahissement fin janvier du port de Calais à la suite d'une manifestation de ce collectif, avec l'occupation spectaculaire d'un ferry de la compagnie "P&O Ferries" par environ 80 migrants. Vendredi, le tribunal administratif de Lille, saisi en référé (procédure d'urgence), avait confirmé l'arrêté d'interdiction.

Samedi après-midi, vers 15h40 à l'une des deux principales entrées du camp, environ 200 personnes, des migrants et des militants d'ultra gauche, notamment des No Border, ont tenté de passer le cordon des forces de l'ordre pour former un cortège.

"Comme le rassemblement était interdit, il a été procédé aux sommations d’usage et les CRS ont repoussé les migrants sur la bande des 100 m (qui avait été entièrement démantelée début 2016, NDLR), à l'intérieur même du camp", a expliqué à l'AFP Étienne Desplanques, directeur de cabinet de la préfète du Pas-de-Calais.

S'en sont suivies des violentes échauffourées entre les deux camps: les migrants et les activistes, dont beaucoup de Britanniques, très déterminés et le visage souvent masqué, ont lancé des pierres et projectiles divers. Les forces de l'ordre ont répliqué quasiment sans discontinuer en tirant de très nombreuses grenades de gaz lacrymogènes et en multipliant les recours à un canon à eau pour les repousser. Selon M. Debove, 700 grenades lacrymogènes ont été tirées.

Au plus fort des heurts, 200 membres supplémentaires des forces de l'ordre (un escadron de gendarmerie et une compagnie et demie de CRS) ont été envoyées sur place, a indiqué la préfecture. "C'étaient des volées de cailloux, ça n'a pas arrêté", a témoigné un photographe de l'AFP présent sur les lieux.

Vers 19 heures, la situation était redevenue calme, notamment après "un ratissage de la bande de 100 m par les gendarmes mobiles et les CRS pour écarter les derniers récalcitrants", a dit M. Desplanques.

En début d'après-midi, la situation s'était aussi tendue à 40 km plus au sud, au péage de Setques, près de Saint-Omer. En effet, quatre autocars partis de Paris et transportant environ 200 personnes désireux de rejoindre le cortège à Calais, avaient été bloqués pendant plus de deux heures et forcés à rebrousser chemin, escortés par des gendarmes. Une porte-parole du CISPM présente dans un des autocars, qui a refusé de donner son identité, a "condamné cette entrave à la liberté de circulation".

Ces heurts de samedi interviennent également alors que François Hollande, qui était en visite à Calais lundi, a promis le "démantèlement complet" d'ici "la fin de l'année" du camp, où s'entassent entre 7.000 et 10.000 migrants selon les comptages.

 

À LIRE AUSSI

Image
François Hollande.
Migrants : à Calais, François Hollande promet de démanteler la "Jungle"
En visite aux abords de la "Jungle" de Calais, François Hollande a réaffirmé ce lundi la volonté de l'exécutif de démanteler le camp de migrants, plus grand bidonville...
26 septembre 2016 - 13:53
Politique
Image
Vue aérienne de la Jungle de Calais en août 2016.
Migrants de Calais : de Sangatte au mur, 14 ans de "Jungle"
Le gouvernement s'est engagé à démanteler la "Jungle" de Calais et à répartir ses milliers de migrants à travers la France, alors que la question migratoire est plus q...
23 septembre 2016 - 20:34
Société
Image
La "Jungle de Calais", un bidonville.
"Jungle" de Calais : les traducteurs, perles rares, essentiels dans l'accompagnement des migrants
Ex-migrant de Calais, Kaïs Rezaï est revenu voici neuf mois dans la "Jungle" comme interprète en dari, sa langue maternelle. Il est l'un des rares traducteurs officiel...
27 septembre 2016 - 14:31
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.