Les Guyanais "singes hurleurs" et "paresseux" : un gendarme accusé de racisme
Le gendarme évoque une "allégorie" animalière, mais plusieurs membres de son auditoire et sa hiérarchie y ont plutôt vu des relents racistes. C'est notamment la comparaison entre certains Guyanais et des "singes hurleurs" qui a fait polémique.
Un chef d'escadron de la gendarmerie est depuis samedi 4 l'objet d'une procédure disciplinaire pour avoir prononcé fin avril devant ses collègues et le sous-préfet puis publié dans la gazette de son escadron un discours censé être humoristique, évoquant sa dernière mission.
Tout au long de ce texte, il dénonce les comportements auxquels il a dû faire face à grand renfort de comparaison animalières. "Quelle faune exceptionnelle que tous ces singes hurleurs lançant autant de jurons que de parpaings pour marquer leur territoire, ces petits caïmans trempant jour et nuit dans l’alcool et entourés de plantes euphorisantes, s’en prenant sans prévenir à des proies toujours crédules", a-t-il ainsi écrit.
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Il évoque également les "paresseux très nombreux dans la région", les "caméléons tentant de se fondre dans la masse de l'unité pour mieux baver et se nourrir du sucre fermenté à moindre coût".
Le portrait ici fait des Guyanais n'est donc guère flatteur. Le service de communication de la gendarmerie, cité par LCI, a dénoncé "des propos intolérables". Dimanche 6, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a jugé ces déclarations"inadmissibles".
L'auteur du discours plaide la maladresse. Selon lui, la comparaison entre les Guyanais et des animaux n'avait aucune connotation raciste, terme qu'ont d'ailleurs évité d'employer la gendarmerie comme le ministère. Selon LCI, l'interprétation diviserait les gendarmes de l'escadron.
La procédure disciplinaire pourrait aboutir à un blâme ou une simple lettre du ministre de l'Intérieur. Des sanctions plus conséquentes pourraient être envisagées en cas de plainte. Un tribunal aurait alors à définir si ces propos étaient humoristiques, injurieux ou carrément racistes.
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