L'Euro 2016 sera "un cimetière", a menacé Abballa dans une vidéo sur Facebook
"Nous allons faire de l'Euro un cimetière": Larossi Abballa, qui a tué un policier et sa compagne lundi avant d'être abattu, avait appelé à mener de nouvelles attaques, a rapporté mardi le journaliste spécialiste du jihad, David Thomson qui a visionné l'enregistrement.
"Très calme et souriant", Larossi Abballa "a posté à 20H52 une vidéo en direct sur Facebook de 13 minutes dans laquelle il semble lire un message écrit plus tôt", explique David Thomson, journaliste à RFI et auteur du livre Les Français jihadistes.
Sur la page de ce compte ouvert sous le pseudo Mohamed Ali, "il commence son enregistrement en prêtant allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi (chef du groupe Etat islamique) puis il s'adresse aux musulmans leur affirmant que le jihad est obligatoire parce qu'il est défensif", poursuit M. Thomson.
Il dit "qu'il faut mener des attaques comme l'a demandé le cheikh Abou Mohammed Al-Adnani", porte-parole de l'EI, dans un message diffusé peu avant le début du ramadan.
Dans cet appel diffusé le 21 mai, l'EI appelait à des attaques contre les Etats-Unis et l'Europe pendant le mois du ramadan, qui a débuté le 6 juin.
Filmé à l'intérieur de la maison de ses victimes alors que leur enfant s'y trouve encore, "il dit avoir tué un policier et sa femme". Puis il enjoint "à attaquer des policiers, des journalistes, des personnalités publiques, des gardiens de prison et des rappeurs", poursuit le journaliste, précisant qu'"une dizaine de personnalités publiques" sont citées.
"Nous allons faire de l'Euro un cimetière", menace ensuite Larossi Abballa, quatre jours après le début de la compétition.
Puis, "il demande à ses 160 abonnés et plus particulièrement à ses contacts de l'EI de faire le communiqué de revendication de son attaque, ce qui explique la rapide revendication par l'EI via l'agence Amaq", explique David Thomson, qui faisait partie de ses abonnés sans le connaître personnellement.
Toujours sur ce compte Facebook, il a posté des photos de ses victimes, parmi lesquelles une photo du policier en tenue et une autre du corps de cette fonctionnaire du ministère de l'Intérieur.
Selon le journaliste, "la vidéo a été vue par 98 personnes avant d'être retirée 11 heures après sa diffusion".
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