Maëlys : le profil du principal suspect Nordahl L. se précise
Cela va maintenant faire 12 semaines que la petite Maëlys de Araujo a disparu devant la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin. L'enquête semble avancer bien timidement, et le principal suspect n'a toujours pas été réentendu par les juges d'instruction après le recours en nullité déposé par son avocat.
Si Nordahl Lelandais n'a peut-être pas été l'objet d'un respect intégral de la procédure lors des interrogatoires de sa première garde à vue, il n'en demeure pas moins le principal suspect. Si l'homme, qui reste présumé innocent, clame n'être en aucun cas lié à la disparition de l'enfant, plusieurs faits déjà largement commentés décrivent le portrait d'un homme obscur, voir instable.
Autre curiosité, l'ancien militaire âgé de 34 ans, et habitant chez ses parents à Domessin (Savoie, à quelques minutes de la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin) semblait relativement effacé et ne laisse aucun souvenir dans l'esprit de certains habitants de son âge. Le secteur est pourtant assez jeune démographiquement et les enfants se croisent et se recroisent dans les différentes écoles et les activités associatives de cette zone relativement habitée et bien desservie, mais excentrée, la principale "grande" ville – Chambéry, en Savoie– se trouvant à presque 40 kilomètres.
"J'habite à quelques centaines de mètres de chez Nordahl Lelandais, j'ai le même âge que lui, et je n'ai jamais entendu parler de lui. A priori, je ne l'ai même jamais croisé alors que j'ai fait toute ma scolarité sur place, dans différents établissements, et que j'ai appartenu à plusieurs clubs pour les jeunes, dans le secteur" explique à France-Soir un témoin. "Pour vous donner une idée, je connais même les mariés et certains invités du mariage, bien que ce ne soient pas des amis personnels. Mais quand on grandit ici, on finit par connaître, au moins de nom et de visage, pas mal de personnes. Pour Nordahl Lelandais, rien".
Un autre témoin du même âge, issu d'une famille impliquée dans la gestion municipale de Pont-de-Beauvoisin, et qui a principalement fait sa scolarité dans des établissements de la ville confirme: "Je n'ai jamais entendu parler de lui. Nous n'avons visiblement pas fréquenté les mêmes écoles, ne sommes jamais sortis aux mêmes endroits et n'avons eu aucune activité commune. Ce n'est pas impossible en soi, mais c'est plutôt étonnant".
Le suspect avait expliqué à l'émission Sept à huit sur TF1 qu'il "connaissai(t) les mariés. Bien sûr c'est des amis". Mais il n'est pas encore parfaitement clair que Nordahl Lelandais ait réellement été invité par Eddy G. le marié (et également militaire) ou Anne-Laure M., ou par quelqu'un d'autre. Il est en effet seulement venu pour le vin d'honneur et le "dessert" mais n'a pas participé au repas en tant que tel. Plusieurs informations publiées dans la presse ont laissé entendre que le trentenaire avait surtout été convié car il pouvait ravitailler en produits stupéfiants, en cocaïne précisément, certains invités du mariage qui auraient alors permis sa venue dans des circonstances qui restent à déterminer.
Les personnes qui semblaient le plus en contact avec l'homme, qui a connu des déboires professionnels multiples, a fait de la prison pour incendie volontaire, vivait chez ses parents et était en arrêt maladie, sont encore ses voisins. L'un d'entre-eux a décrit pour France-Soir le portrait d'un homme "avec qui il n'y a jamais eu de problème. Il promenait ses chiens et était poli. Je connais aussi les parents, des gens très bien. Je n'arrive pas à y croire". Interrogée par Le Parisien, la meilleure amie du suspect dressait pourtant un portrait différent, celui d'un jeune homme "qui connaît énormément de monde dans le secteur" et qui se comportait affectueusement, sans lien malsain, avec les enfants. Nordahl Lelandais "fou de voiture (…) quelqu'un de solide, sur lequel on peut compter". Un homme aux antipodes du portrait qu'en ont dressé ses anciennes compagnes, et du mystère qu'il semble être pour certains habitants de sa classe d'âge.
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